Les spécialistes burundais de la santé se félicitent de l’annonce, par le gouvernement, de la gratuité des soins médicaux pour les enfants de moins de cinq ans, mais ils déplorent l’absence de mesures d’accompagnement. Au Burundi, les malades qui n’ont pas les moyens de payer leurs frais d’hospitalisation sont retenus par l’hôpital pour une période indéterminée.
Lors d’une visite à l’hôpital du Prince Régent Charles à Bujumbura, Ferdinand Ferella s’est entretenu avec une mère insolvable retenue depuis un mois et demi. Plus de 80 mères sont dans cette situation, a constaté Ferdinand. Selon le directeur de l’hôpital, il n’y pas d’autres options, l’hôpital fonctionnant sous le système de recouvrement de coûts. Plus de 60 pour 100 des patients sont des malades indigents, a expliqué le Dr Ignace Nzotungwamayo. Les patients retenus sont nourris et occupent des lits, compliquant le travail de l’hôpital, a constaté Ferdinand Ferella.
Pour leur part, les travailleurs de la santé s’inquiètent du surcroît de travail qu’occasionne la mesure gouvernementale. Marie Bokuru, présidente de leur syndicat, note que les systèmes de santé n’étaient pas préparés. Il y a un problème de volume de travail, affirme Mme Bokuru qui dit que certaines femmes accouchent par terre parce que les tables d’accouchement sont occupées par d’autres personnes.