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Etats-Unis: Journée sans immigrés


Les immigrés et leurs partisans ont pris part, lundi, à une grève nationale et à un boycott du commerce ici aux Etats-unis. Ils ont été invités par les organisateurs de ces protestations à ne pas envoyer leurs enfants à l’école ce jour-là, à ne pas se rendre au travail ou dans les magasins. De grands rassemblements ont eu lieu à New York, Chicago et Los Angeles notamment.

La « Journée sans immigrés » était la dernière journée d’action d’organisations hispaniques. Ces dernières font pression sur le Congrès américain en vue d’obtenir la légalisation de la situation de près de 11 millions de « sans-papiers. » D’autres manifestations ont déjà eu lieu en mars et en avril, mais cette journée de boycottage visait à faire comprendre aux Américains que les « illégaux » jouent un rôle-clé dans la vie économique du pays.

Les organisateurs cherchent aussi à empêcher le sénat d’adopter un projet de loi très strict à l’égard des sans-papiers. Ce projet prévoit la construction d’une clôture le long de la frontière avec le Mexique, et de peines plus lourdes encore pour les illégaux. La Chambre des représentants a déjà adopté un autre projet de loi qui criminaliserait l’immigration illégale et refuserait la naturalisation aux millions de sans-papiers installés aux Etats Unis.

« Nous avons vu que durant de nombreuses, nombreuses années, des millions de sans-papiers ont vécu aux Etats Unis. Ils travaillent dur et contribuent à l’économie, mais vivent dans l’ombre. Nous sommes très inquiets que la Chambre ait adopté ce projet de loi et qu’il puisse être entériné par le sénat, » explique Flavia Jimenez, porte-parole du Conseil national de la Raza, la plus importante organisation hispanique du pays.

La question de la participation au boycottage était loin de faire l’unanimité chez les illégaux et leurs partisans. Parmi les Américains, la réaction à l’annonce du boycottage a été mitigée.

Le président George Bush l’a rejeté, tout en réitérant son soutien à une réforme en profondeur de l’immigration. Il a également exhorté les immigrants à apprendre l’anglais, une allusion à la parution, la semaine dernière, d’une version en espagnol de l’hymne national américain. Le Conseil National de la Raza milite pour une réforme de l’immigration favorable aux sans-papiers, similaire à l’amnistie adoptée en 1986, qui avait régularisé la situation de millions d’étrangers.

Cependant, les sondages montrent que cette position ne fait pas l’unanimité. Certes, le Washington Post a déterminé que 63% des américains interrogés sont favorables à un projet de loi qui permettrait, à terme, de régulariser la situation des illégaux. Cependant, un autre sondage, réalisé par le Centre Hispanique Pew, a montré que 53% des Américains veulent que les sans-papiers rentrent dans leur pays d’origine.

Entre temps, certains Américains s’indignent de l’agressivité avec laquelle les illégaux revendiquent des droits. Jack Martin est porte-parole de la Fédération pour la Réforme de l’immigration américaine, une organisation qui souhaite que l’on sévisse contre les sans-papiers. Il estime qu’il y a « une certaine effronterie, et celle-ci ne fait qu’augmenter, les illégaux ayant le sentiment que les autorités ne font pratiquement aucun effort pour les appréhender. »

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