Ignace Murwanashyaka, président des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) est en détention depuis vendredi, à Mannheim dans l’Ouest de l’Allemagne. D’après des sources diplomatiques citées par l’AFP, il se serait rendu lui-même aux autorités policières de ce pays.
Dès l’annonce de son arrestation, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Charles Murigande, a invité le gouvernement allemand à le juger ou à le transférer devant d’autres juridictions. Dans une interview accordée à Ferdinand Ferella, le chef de la diplomatie rwandaise a accusé Ignace Murwanashyaka d’être à la tête d’une organisation qui s’est illustrée par des crimes horribles dans l’Est de la RDC, mais aussi au Rwanda et même au Burundi. Notant le transfert du chef de milice congolais Thomas Lubanga à la Cour pénale internationale à La Haye, pour des crimes similaires « mais moins graves » M. Murigande a indiqué que cette cour pourrait également s’intéresser à Murwanashyaka.
Dans les milieux de l’opposition rwandaise en exil, l’arrestation du chef des FDLR ne surprend pas. « Nous savions qu’ils étaient en difficulté par rapport aux positions de la communauté internationale; nous n’avons pas été surpris » a dit Deogratias Mushayidi, porte-parole de la Coalition de l’opposition en exil, dans une interview accordée à Ferdinand Ferella. Pour M. Mushayidi, « le gouvernement FPR serait bien inspiré d’ouvrir un dialogue avec les Rwandais, avec la société. » Il faut amener le gouvernement à comprendre qu’on ne peut pas « reconstruire le Rwanda sur des diktats imposés par une force armée, » a ajouté l’opposant rwandais.