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La présidentielle 2024, une épreuve pour la presse américaine


La présidentielle 2024 pourrait voir le président sortant Joe Biden affronter l'ex-président Donald Trump.
La présidentielle 2024 pourrait voir le président sortant Joe Biden affronter l'ex-président Donald Trump.

Avec le retour possible de Trump et les risques de manipulation par l'intelligence artificielle, le scrutin de l’an prochain s'annonce comme l'un des plus délicats à couvrir pour les médias américains, fragilisés par la défiance croissante du public.

Alors qu’une nouvelle échéance électorale s’ouvre à partir du mois prochain avec les primaires républicaines dans l’Iowa, la presse américaine est particulièrement anxieuse. Comment aborder au mieux cet événement majeur, porteur de tant d’écueils ?

La presse est déjà fragilisés vis-à-vis du public – seuls 32% des Américains disent leur faire "entièrement" ou "grandement" confiance, selon un sondage Gallup publié en octobre 2023, soit autant que le plus bas niveau historique enregistré en 2016. Aujourd’hui, la situation est encore plus délicate parce que les médias doivent composer avec les nouveaux challenges liés aux nouvelles technologies.

C’est notamment le cas des systèmes d’intelligence artificielle susceptibles de servir d’outils de manipulation à grande échelle grâce à leur potentialité infinie.

Le facteur IA et Trump

"Je suis nerveux quant à l'impact que l'intelligence artificielle pourrait avoir sur les futures élections. L’IA personnalisée associée à la production de contenus médiatiques générés de manière convaincante pourrait s’avérer une force redoutable", s’alarmait déjà en août dernier, Sam Altman, créateur de ChatGPT, le système d’intelligence artificielle le plus célèbre au monde.

À ces sujets de préoccupations s’ajoute le cas du favori à la primaire républicaine Donald Trump, dont la campagne électorale risque d’être polarisée par un marathon judiciaire sans précédent pour un candidat à la Maison Blanche.

L’ancien président objet de 91 chefs d’accusation pourrait en effet se servir de sa situation vis-à-vis des tribunaux pour manipuler l’opinion, engageant de fait la responsabilité des médias.

Lesley R. Stahl, correspondante au magazine 60 Minutes de la chaîne de télévision CBS déplore ainsi que la couverture médiatique extensive et sans filtre assurée par les chaînes d'information en continu ait contribué à faire élire Trump en 2016.

Apprendre des erreurs du passé

"Si vous regardez avec du recul le temps d'antenne qu'il a eu, c'est stupéfiant", a-t-elle regretté le 6 décembre 2023 en marge d’un groupe de travail organisé par le New York Times sur les enjeux de la présidentielle 2024 pour les médias et la démocratie.

"Nous devons être clairs sur ce à quoi ressemblerait un deuxième mandat de Trump, de même pour Biden. Mais Trump est très explicite sur ce qu'il compte faire", a plaidé Martin Baron, ancien patron de la rédaction du Washington Post, invitant ses confrères à "refléter la vie des gens ainsi que leurs préoccupations".

Bob Woodward connu pour avoir révélé le scandale du Watergate, exhorte quant à lui la presse à s’ouvrir davantage au public afin de dissiper les doutes sur sa fiabilité. Reste que la définition d’un média devient de plus en plus complexe désormais avec les nouvelles technologies.

"Cela pourrait tout aussi bien inclure Elon Musk", s’amuse Bill Kristol, directeur de l'organisation Defending Democracy Together, à propos du milliardaire devenu acteur médiatique à part entière avec son rachat du réseau social X (ex-Twitter). "Elon Musk n’est pas un média", lui a rétorqué Dana Canedy, rédactrice en chef de l'édition américaine du Guardian. "Si, et c'est cela le problème. Nous sommes dans la même assiette, vous savez ?" a répliqué Lesley R. Stahl.

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