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Des routiers en détresse à la frontière mauritano-sahraouie


Des soldats du Polisario à Bir Lahlou, dans le Sahara occidental, le 9 septembre 2016.
Des soldats du Polisario à Bir Lahlou, dans le Sahara occidental, le 9 septembre 2016.

Environ 200 routiers marocains ont lancé un appel au secours aux autorités du Maroc et de la Mauritanie en se disant bloqués au poste-frontière de Gerguerat, entre la Mauritanie et le Sahara occidental, immense territoire désertique au statut toujours indéfini.

Dans un communiqué publié jeudi par l'agence de presse mauritanienne Alwiam, les routiers disent être bloqués côté mauritanien par des "milices affiliées à des séparatistes", sur la route remontant de la Mauritanie et l'Afrique de l'Ouest, à environ 380 km au nord de Nouakchott.

Le poste-frontière de Guerguerat borde la zone tampon contrôlée par les Casques bleus de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) créée en 1991.

Le statut du Sahara occidental, classé "territoire non autonome" par les Nations unies en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario.

Le pays est reconnu par l'Union africaine, dont il est un État membre.

La presse marocaine a fait état ces dernières semaines de barrages routiers dressés par des indépendantistes sahraouis qui "ferment le passage frontalier" mais l'AFP n'a jusqu'à présent pu confirmer ces informations, ni côté marocain, ni côté mauritanien.

Les routiers qui ne précisent pas depuis combien de temps la route est bloquée, affirment n'avoir aucun ravitaillement en eau, en nourriture et médicaments, selon l'agence Alwiam.

Leur communiqué cité par Alwiam appelle le Maroc et la Mauritanie à "travailler pour résoudre la crise" et débloquer des ravitaillements. Les routiers appellent aussi l'ONU à "jouer son rôle en protégeant la zone tampon et le poste-frontière qui permet le passage de milliers de conducteurs, de fermiers et de commerçants", selon Alwiam.

Les négociations menées par l'ONU et impliquant le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie sont suspendues depuis plusieurs mois.

Le Maroc, qui contrôle 80% de l'ancienne colonie, ses gisements de phosphate et ses eaux poissonneuses, veut une "autonomie sous contrôle" du territoire.

Le Polisario, qui a proclamé une République sahraouie (RASD) au début des années 1980, milite pour l'indépendance et réclame un référendum d'autodétermination.

Plus au nord, en territoire algérien, se trouvent des camps où vivent des réfugiés entièrement dépendants d'une aide humanitaire en diminution, selon l'ONU qui s'inquiète dans sa dernière résolution de leurs "souffrances persistantes".

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