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Report du procès en appel d'ex-dirigeants politiques et grands patrons algériens


Les forces de police gardent le Palais de justice d'Alger, le 10 janvier 2019.
Les forces de police gardent le Palais de justice d'Alger, le 10 janvier 2019.

Le procès en appel en Algérie d'anciens dirigeants politiques - dont deux ex-Premiers ministres du président déchu Abdelaziz Bouteflika - et de grands patrons, condamnés pour corruption, a été reporté mercredi au 26 février, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une vingtaine d'accusés - ex-responsables politiques, riches patrons et hauts fonctionnaires - ont été condamnés en décembre dans le cadre du premier grand procès consécutif aux vastes enquêtes lancées après la démission le 2 avril du président Bouteflika, poussé dehors par le puissant mouvement ("Hirk") populaire de contestation, dont l'Algérie est le théâtre depuis le 22 février.

C'est la première fois depuis l'indépendance en 1962 qu'étaient jugés des dirigeants de ce rang, encore réputés intouchables moins d'un an auparavant, alors qu'aucun obstacle ne semblait alors se dresser sur la route d'Abdelaziz Bouteflika vers un 5e mandat, lors d'une présidentielle prévue en avril 2019.

"L'audience est reportée au 26 février", a déclaré mercredi, sans en préciser le motif, le juge présidant les débat devant la Cour d'appel d'Alger, après avoir contrôlé la présence des accusés, des témoins et des parties civiles.

Ce procès concerne diverses malversations liées au secteur de l'industrie algérienne de montage automobile - notamment l'octroi d'avantages à certains patrons - et au financement électoral "occulte" de M. Bouteflika, chef de l'Etat durant 20 ans.

En première instance, Ahmed Ouyahia, 67 ans, quatre fois Premier ministre entre 1995 et 2019, dont trois sous la présidence de M. Bouteflika, a écopé de 15 ans de prison et Abdelmalek Sellal, 71 ans, qui dirigea le gouvernement de 2014 à 2017 et quatre campagnes électorales de M. Bouteflika, de 12 ans.

Les ex-ministres de l'Industrie Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi ont écopé de 10 ans d'emprisonnement et l'ancienne préfète Nouria Yamina Zerhouni de cinq ans.

Ancien tout puissant président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), principale organisation patronale, Ali Haddad, PDG du n°1 privé du BTP algérien et considéré comme l'un des principaux financier et collecteurs de fonds des dernières campagnes de M. Bouteflika, a été condamné à sept ans de prison ferme.

Trois autres riches hommes d'affaires, Ahmed Mazouz, Hassen Arbaoui et l'ancien vice-président du FCE Mohamed Bairi, tous propriétaires d'usines de montage de véhicules, ont écopé respectivement de 7, 6 et 3 ans de prison.

Cinq accusés en fuite ont été condamnés par contumace et ne sont pas rejugés, dont l'ancien ministre de l'Industrie Bouchouareb Abdessalem qui a écopé de 20 ans de prison ferme.

Une partie des avocats avaient boycotté le procès de première instance, dénonçant une "parodie de justice" et un climat de "règlement de comptes" après la démission de M. Bouteflika.

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