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Un mort lors de manifestations en Guinée


Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo lors d'une rencontre à Conakry, le 6 novembre 2010.
Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo lors d'une rencontre à Conakry, le 6 novembre 2010.

Un jeune homme de 18 ans a été tué à Conakry, journée de manifestations organisée par l'opposition guinéenne, dont le chef s'est dit lui-même victime d'une "tentative d'assassinat" par les forces de l'ordre, qui ont formellement démenti cette accusation.

Mamadou Samba Diallo, un apprenti plombier, a été tué en début de soirée par les forces de l'ordre, a affirmé son oncle, Cellou Binani Diallo, un photographe de presse travaillant notamment pour l'AFP.

"Mon neveu a été tué pa rballes par des soldats dans le quartier de Cosa. Dès qu'ils ont tiré sur lui, il est tombé, ils se ont arrêtés à côté de lui et lui ont donné des coups de pieds. C'est lorsqu'ils se sont rendus compte qu'il avait rendu l'âme qu'ils sont remontés à bord de leur pick-up et ont continué" leur route, a précisé M. Diallo.

Le chef de file de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, interrogé par l'AFP, a dénoncé "un mort de plus sous les balles des forces de l'ordre, qui sont sans pitié et ôtent la vie à nos militants et concitoyens". Il a estimé à 97 le nombre de tués lors de manifestations de l'opposition depuis l'arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en 2010.

Ancien Premier ministre et principal opposant à Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo a affirmé avoir été lui-même victime en fin de matinée d'une "tentative d'assassinat" alors qu'il se rendait en voiture à la manifestation, interdite par les autorités locales.

"Les gendarmes ont visé et ont tiré. Mon chauffeur est blessé" au visage par des éclats de verre, a déclaré à l'AFP M. Diallo.

"La balle est passée juste entre mon chauffeur et moi", a-t-il poursuivi, en montrant du doigt les impacts d'une balle ayant traversé les vitres avant et arrière du véhicule.

"On a voulu m'assassiner", a assuré le chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), en mettant en cause le chef de l'Etat.

"Les forces de sécurité condamnent et rejettent les accusations portées à leur endroit par voie de presse suite à la violence causée sur le véhicule du chef de file de l'opposition et demandent l'ouverture d'une enquête à cet effet", a répondu dans un communiqué publié mardi soir la direction régionale de la police de Conakry.

"Etant entendu en règle de droit que la preuve de l'accusation incombe à l'accusateur, les services de sécurité demandent impérativement à l'opposition républicaine l'ouverture d'une enquête indépendante de son choix et de faire procéder à l'expertise des faits", a souligné la police, en ajoutant par ailleurs que "des individus auteurs de troubles à l'ordre public ont été interpellés, arrêtés, et seront traduits devant les tribunaux de première instance de Conakry".

Dès la matinée, des échauffourées avaient éclaté à Conakry entre de jeunes manifestants armés de pierres et les forces de l'ordre, qui répliquaient en faisant usage de gaz lacrymogène.

Malgré l'interdiction, l'opposition avait maintenu son appel à manifester pour protester contre la violation par le pouvoir, selon elle, d'un accord conclu en août sur l'installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février.

L'installation des élus communaux a commencé au début du mois sous la supervision de délégués du ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation. Mais l'opposition accuse le pouvoir de corrompre certains de ses élus pour s'assurer le contrôle de mairies à travers le pays.

Un autre jeune homme avait été tué par balle lors d'une manifestation de l'opposition la semaine dernière à Conakry.

Avec AFP

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