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L'ONU pourrait cibler des individus contrevenant à la paix au Mali


La Minusma aide à transporter le matériel électoral et à escorter les candidats, le 28 juillet 2018. (Twitter/Nations unies)
La Minusma aide à transporter le matériel électoral et à escorter les candidats, le 28 juillet 2018. (Twitter/Nations unies)

Le Conseil de sécurité a prorogé jeudi d'un an le régime général de sanctions visant le Mali, se rapprochant de l'imposition de sanctions individuelles contre des responsables de groupes armés accusés de contrevenir à l'accord de paix de 2015.

Le régime général de sanctions a été prolongé à l'unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité.

Au Mali, "les progrès obtenus demeurent insuffisants" et "le temps des avertissements est terminé", a affirmé l'ambassadrice adjointe de la France à l'ONU, Anne Gueguen. "Nous avons besoin de voir des progrès de la part de toutes les parties", a aussi souligné devant la presse son homologue britannique, Jonathan Allen.

Evoquant des "responsables intermédiaires de groupes armés qui sur le terrain nuisent volontairement à la mise en oeuvre de l'accord par leurs liens avérés avec des activités criminelles ou terroristes", Anne Gueguen a ajouté que la France proposait "sans attendre leur désignation au titre du régime de sanctions".

La position de la Russie ou de la Chine sur des sanctions individuelles reste incertaine. Ces deux pays avaient exprimé il y a un an des réserves lors de la création, à l'initiative de Paris, d'un régime général de sanctions pour le Mali.

Dans un rapport datant du 8 août, des experts de l'ONU chargés du Mali ciblent des membres de parties signataires de l'accord de paix, notamment Alkassoum Ag Abdoulaye, chef d'état-major de la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA), accusé d'avoir participé à deux attaques contre les forces armées maliennes en 2017 et 2018. Le document cite aussi un autre dirigeant de la CPA, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, soupçonné aussi de contrevenir à l'accord de paix.

Dans son rapport, le groupe d'experts recommande que le comité de sanctions de l'ONU créé pour le Mali "envisage sans tarder, aux fins de l’application de mesures ciblées, la désignation de personnes et d’entités se livrant ou apportant leur appui à des activités ou politiques qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité".

Les experts pointent aussi "une répétition inquiétante de violations des droits de l'homme des civils par des forces de sécurité lors d'opérations contre des terroristes". Bamako a reconnu des dérives.

Au Mali, des zones entières continuent d'échapper au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières malgré l'accord de paix avec l'ex-rébellion à dominante touareg censé isoler définitivement les jihadistes. Ces dernières années, ces attaques se sont étendues au centre et sud du Mali ainsi qu'au Burkina Faso et Niger voisins.

Avec AFP

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