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Appel à une enquête après la mort d'un militant prodémocratie en RDC


Luc Nkulula, militant anti-Kabila.
Luc Nkulula, militant anti-Kabila.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a annoncé dimanche la mort d'un de ses fondateurs dans l'incendie "suspect" de sa maison, dans la nuit de samedi à dimanche à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo.

"Notre camarade Luc Nkulula est décédé dans un incendie suspect dans sa maison, dans la nuit de samedi à dimanche", a déclaré à l'AFP Ghislain Muhiwa, l'un des responsables de ce mouvement de jeunes indignés basé à Goma (Nord-Kivu). "Nous soupçonnons les ennemis de la démocratie et de la paix d'être responsables de cet acte lâche sur la personne de notre camarade, même si jusque-là, nous ignorons l'origine du feu".

Le comité des laïcs catholiques organisateurs de trois marches anti-Kabila fin 2017 et début 2018, dont la répression a fait 15 morts, "exige une enquête réellement indépendante pour déterminer les circonstances" de la mort de ce militant.

>> Lire aussi : Un activiste anti-Kabila tué dans l'incendie de sa maison à Goma

Le 25 février, il avait été arrêté à Goma avec d'autres membres du mouvement Lucha. Une photo partagée sur les réseaux sociaux le montre debout entouré des policiers le poing droit levé à bord d'une une jeep de la police.

Luc Nkulula est l'un des fondateurs de Lucha, un mouvement farouchement opposé au maintien au pouvoir du président congolais Joseph Kabila, au-delà de la fin de son mandat, qui a expiré le 20 décembre 2016.

Mi-aout 2016, Luc Nkulula avait pris la parole au nom de la délégation de Lucha lors d'une audience à Goma avec le président Kabila.

Enquête rapide et crédible

Dans un communiqué dimanche, Lucha salue la mémoire d'un "héros" et "modèle irremplaçable "toujours en première ligne dans les actions".

Lucha "exige des autorités une enquête rapide, transparente et crédible avec l'assistance internationale pour déterminer les circonstances de la mort" de leur compagnon.

Un autre militant prodémocratie, Rossy Mukendi a été tué par balle le 25 février dans la répression de la marche organisée par le collectif proche de l’Église catholique contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila après la fin de son mandat.

Le procès de son présumé assassin s'est ouvert à Kinshasa devant un tribunal militaire, mais l'affaire est régulièrement renvoyée sans que le fond soit abordé.

Le 2 juin, des défenseurs de droits de l'homme et des mouvements citoyens avaient commémoré le meurtre, il y a huit ans, d'une grande figure de la société civile congolaise, Floribert Chebeya, tué dans les locaux de la police.

Selon sa famille et son organisation, la Voix des sans voix pour les droits de l'Homme", la justice n'est pas toujours rendue parce que le principal suspect, l'ancien chef de la police, le général John Numbi, n'a jamais été poursuivi.

La fin du mandat officiel de Joseph Kabila a été marquée par des violences qui ont causé la mort d'une cinquantaine de personnes les 19 et 20 décembre 2016, lors des manifestations organisées par l'opposition et des mouvements citoyens dont Lucha.

La présidentielle qui doit désigner un successeur au président Kabila est prévue le 23 décembre 2018.

La Constitution interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016, de se représenter. Ses détracteurs l'accusent de chercher à rester au pouvoir.

Avec AFP

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