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Kabila reçoit le patron du HCR en plein bras de fer avec l'ONU


Le président Joseph Kabila , Kinshasa, 26 janvier 2018.
Le président Joseph Kabila , Kinshasa, 26 janvier 2018.

Le président Joseph Kabila a reçu en audience le Haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés (HCR), Filippo Grandi, en plein bras de fer entre Kinshasa et l'ONU sur la crise et l'aide humanitaires en République démocratique du Congo.

Kinshasa refuse de participer à une conférence des donateurs à Genève le 13 avril et estime que l'ONU et les ONG exagèrent le nombre de déplacés internes et la crise humanitaire en RDC.

"J'espère que la RDC va participer à cette conférence", a déclaré M. Grandi à la presse après cette audience pour laquelle il n'a pas pu se rendre comme prévu en Ituri (nord-est) touchée par des tueries et une récente vague de déplacés.

Dans le cas contraire, "je pense que cela serait une opportunité manquée. La voix du gouvernement est importante. On parle de Congolais, on parle de besoins du Congo, donc ce serait important d'écouter leur point de vue", selon le patron du HCR.

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Le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, avait qualifié de "tout à fait intolérable" l'organisation d'"une conférence humanitaire sur la détresse en République démocratique du Congo en ignorant le gouvernement de ce pays".

Le gouvernement congolais avance également un chiffre de déplacés internes 20 fois inférieur aux estimations de la branche humanitaire des Nations unies (230.000 contre 4,5 millions).

Le patron du HCR a reconnu qu'il est "très difficile" de compter les déplacés fuyant les violences en RDC où le nombre précis d'habitants sédentaires (entre 70 et 90 millions) est lui-même un mystère faute de recensement depuis des décennies.

>> Lire aussi : Kinshasa souhaite "le retrait définitif" des Nations unies en 2020

Ce décompte se fait par "voie d'estimation", a reconnu M. Grandi: "Pour les chiffres des réfugiés (ndlr: étrangers en RDC ou congolais à l'étranger), nous n'avons aucune différence avec le gouvernement. On a évoqué cela ce matin avec le président".

Pour les "autres personnes qui ont des besoins humanitaires", il faut "travailler plus étroitement avec le gouvernement sur toute la réponse humanitaire", a-t-il précisé.

Avec des accents souverainistes, Kinshasa reproche enfin aux Nations unies d'avoir classé en octobre dernier pour six mois trois des 26 provinces du pays (Kasaï, Tanganyika, Sud-Kivu) en niveau d'urgence humanitaire "L3", le plus élevé selon les critères onusiens.

>> Lire aussi : Kinshasa estime à 230.000 le nombre de déplacés en RDC

Cette décision assimile la RDC "à certains pays du monde où se déroulent des guerres de haute intensité engageant des armées de plusieurs pays avec des bombardements massifs, et un effondrement de l'État", avait vitupéré le chef de la diplomatie congolaise.

Le "L3" va être "désactivé le 20 avril", a indiqué le secrétaire général adjoint des Nations unies Marck Lowcock dans un communiqué en date du 4 avril, estimant que ce "niveau 3" avait atteint ces objectifs. "L'ONU capitule" titre vendredi le journal pro-gouvernemental l'Avenir.

Avec AFP

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