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Le président de la Fecofa pour le maintien de Florent Ibenge à la tête des Léopards de la RDC


Constant Omari, le président de la Fédération congolaise de football association (Fecofa), 15 fevrier 2017. (Facebook/Constant Omari)
Constant Omari, le président de la Fédération congolaise de football association (Fecofa), 15 fevrier 2017. (Facebook/Constant Omari)

Constant Omari a reçu l'actuel sélectionneur de la RDC à Kinshasa. Si les termes du contrat ne sont pas encore fixés, Florent Ibenge devrait s'engager à nouveau à diriger les Léopards de la RDC, jusqu'à la CAN 2019 au minimum. Entretien sur VOA Afrique.

Allez-vous reconduire Florent Ibenge à la tête de la sélection congolaise ?

Constant Omari : "J'ai reçu Florent Ibenge et tout son staff technique le 13 décembre à la fédération à Kinshasa. Nous avons fait le point sur les éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Nous nous sommes mis d’accord pour la poursuite du projet pour lequel nous l’avions engagé. Moyennant quelques aménagements, notamment au niveau du salaire, nous allons nous revoir pour en discuter. L’essentiel c’est qu’il y a une volonté partagée de continuer à travailler ensemble. Son actuel contrat prévoyait que nous nous rencontrions trois mois avant sa fin et ce sont ces discussions qui ont eu lieu."

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Etes-vous satisfait de son bilan ?

Constant Omari : "Tout à fait. Nous avons engagé Florent Ibenge autour d’un projet, et non un objectif. A l’époque, nous nous étions donnés un certain nombre d’années pour travailler sur ce projet relatif à la mise en place d’une équipe nationale congolaise conquérante et efficiente. Le projet a porté ses fruits d’une manière précoce. Il était donc normal de se mettre d’accord pour poursuivre l’aventure."

Le président de la Fecofa, Constant Omari, dans les bras de l'entraîneur du TP Mazembe, Lamine Diaye, Tunis, le 13 novembre 2010
Le président de la Fecofa, Constant Omari, dans les bras de l'entraîneur du TP Mazembe, Lamine Diaye, Tunis, le 13 novembre 2010

Florent Ibenge a-t-il contribué à améliorer l’image du football congolais depuis sa prise de fonctions en 2014 ?

Constant Omari : "Il faut distinguer l’image de l’équipe nationale et celle du football congolais. Ce n’est pas Florent Ibenge qui a remporté tous les trophées que nous avons remporté avec le TP Mazembe ou le CHAN. Il a contribué à rehausser l’image de l’équipe nationale et nous avons fourni un gros travail pour ramener notre football à ce niveau. S’il n’y avait pas eu un championnat important et dynamique, il n’y aurait pas une équipe du CHAN compétente. Le championnat ce n’est pas Florent Ibengue mais la fédération."

Florent Ibenge peut-il continuer à entrainer l'AS Vita Club ?

Constant Omari : "Nous allons en parler mais sachez que l’AS Vita Club est en train de mettre en place un centre de formation. Le président du club, le général Amisi, est en train de construire un projet à long terme. Je ne voudrais pas fragiliser ce club en le privant d’un bon entraineur, étant que donné que l’équipe nationale c’est 3 ou 4 matches par an seulement. Ce n’est pas gênant que Florent Ibenge reste l’entraîneur de l’AS Vita Club, regardez les résultats obtenus avec lui par les Léopards depuis 2014."

Va-t-on vers une revalorisation de son salaire ?

Constant Omari : "Quand des entraîneurs expatriés blancs arrivent on leur accorde des conditions hyper favorables par rapport aux propres fils africains. Avec Ibenge, nous sommes en train d’examiner la possibilité de revoir à la hausse son salaire. Son prédécesseur, Claude Leroy, touchait 50.000 euros par mois. Nous allons donc examiner cela avec les ministères des Sports et des finances et du budget."

Que manque-t-il au football congolais pour passer un nouveau cap ?

Constant Omari : "Il y a un manque de financements pour organiser les compétions nationales et locales. C’est la difficulté car le niveau de sponsoring est très faible dans ce pays."

Peut-on occulter l’instabilité politique ?

Constant Omari : "Je ne fais de politique autre que celle du football. J’observe que globalement le climat des affaires n’est pas bon en RDC, il est malsain. Par conséquent, le football ne peut pas en bénéficier."

Le président de la Fecofa, Constant Omari, et l'ex-président de la FIFA, Sepp Blatter, Buenos Aires, Argentine, le 6 juillet 2001
Le président de la Fecofa, Constant Omari, et l'ex-président de la FIFA, Sepp Blatter, Buenos Aires, Argentine, le 6 juillet 2001

Est-ce une fierté le TP Mazembe qui conserve son titre en Coupe CAF ?

Constant Omari : "C’est une très grande satisfaction parce que c’est la consécration du management instauré depuis dix ans par le président du TP Mazembe, Moïse Katumbi. Il a investi énormément d’argent pour organiser son club. Les Corbeaux occupent aujourd’hui une position dominante dans le football africain depuis une décennie. La Fecofa est donc très satisfaite."

Les autres clubs congolais peuvent-ils rivaliser ?

Constant Omari : "J’observe que l’AS Vita Club du général Amisi est en train de fournir un effort pour produire un effort similaire. Sanga Balende aussi fait des efforts tout comme le DC Motemba Pembe. Je ne peux que les encourager pour approcher le même niveau que le TP Mazembe. C'est mon espoir pour avoir 4 ou 5 Moïse Katumbi dans le foot congolais."

Vous êtes président de la Fecofa depuis 2005. Vous serez le seul candidat à votre succession pour un nouveau mandat.

Constant Omari : "J’ai été élu sur la base d’un projet présenté à l’assemblée générale. Aujourd’hui, tous les indicateurs sont au-delà de la moyenne supérieure. Nous avions pour objectif de nous qualifier pour la coupe du monde 2018 et nous avons échoué pour un point. J’ai atteint tous mes autres objectifs : remettre le football congolais au cœur des préoccupations des Congolais, remettre le championnat à un niveau acceptable et il est aujourd’hui dans le Top 5 des championnats africains. Nous avons aussi remis l’équipe nationale sur une bonne dynamique et le classement Fifa le prouve (NDLR : 39e place en décembre 2017). Nous sommes en train de travailler au développement des équipes de jeunes et la formation des entraineurs congolais."

Passer la main y pensez-vous ?

Constant Omari : "Bien sûr ! Je ne mourrai pas à la tête de la Fecofa quand même. Je ne suis pas un empereur."

S’agit-il de votre dernier mandat ?

Constant Omari : "Je n’aime pas parler de premier ou du dernier. J’aime parler de mon projet que je réalise. Si les résultats ne suivent pas, ça pourrait être mon dernier mandat. Mais si les résultats sont très favorables, tout dépendra. Je ne m’impose pas. C’est l’assemblée générale qui décide. Tous ces résultats sont enfin réalisés dans un environnement très difficile. Un président qui n’a pas les reins solides, je ne vois pas comment ce football congolais va tenir."

En tant que vice-président de la Confédération africaine de football, que pensez-vous des changements mis en œuvre par le président Ahmad ?

Constant Omari : "La révolution est en marche ! Nous avons fait des réformes. Nous avons créé deux postes de secrétaires généraux adjoints qui n’existaient pas avant pour décentraliser la fonction de secrétaire général. Nous avons limité les mandats au niveau du comité exécutif. Nous avons supprimé le système des cumuls qui existait au niveau des membres du comité exécutif de la CAF et des conseils de la FIFA. La CAN passera en 2019 de 16 à 24 équipes. Nous sommes en négociations avec Lagardère pour revoir certaines clauses du contrat qui liait la CAF à BeIN Sports."

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