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Rex Tillerson plaide pour des lignes de communication "ouvertes" avec la Corée du Nord


Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson lors d'une réunion à Washington, le 14 décembre 2017.
Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson lors d'une réunion à Washington, le 14 décembre 2017.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a souligné vendredi à l'ONU sa volonté de garder les lignes de communication "ouvertes" pour régler pacifiquement la crise avec la Corée du Nord, sans reprendre sa récente offre d'un dialogue sans condition préalable.

"Une cessation durable du comportement menaçant de la Corée du Nord doit intervenir avant que des discussions puissent commencer", a-t-il dit.

Rex Tillerson n'a pas repris son offre de dialogue sans pré-conditions, faite en début de semaine et qui a fait ensuite l'objet d'un recadrage de l'administration américaine, selon des médias américains.

>> Lire ausi: Tillerson estime qu'il aura "échoué" en cas d'action militaire en Corée du Nord

Après cette offre, l'administration américaine avait assuré qu'il n'y avait pas de changement de politique américaine à l'égard de la Corée du Nord.

Le président russe Vladimir Poutine avait accueilli favorablement les déclarations du secrétaire d'Etat, se félicitant d'un changement de ton, "d'une prise de conscience" et "d'un très bon signal". A l'initiative du président américain, le chef d'Etat russe et Donald Trump ont discuté jeudi de la Corée du Nord.

Fait rare, l'ambassadeur nord-coréen à l'ONU, Ja Song Nam, a assisté à la réunion du Conseil de sécurité, organisée par son président en exercice, le Japon. Il a écouté une partie du discours de M. Tillerson avec les yeux fermés, selon des images de la télévision interne de l'ONU.

"Nous ne cherchons pas, comme nous ne voulons pas, de guerre avec la Corée du Nord", a ajouté Rex Tillerson, qui s'exprimait en l'absence de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley. Les relations entre ces deux responsables ne sont notoirement pas très bonnes.

"Les Etats-Unis auront recours à toutes les mesures nécessaires pour se défendre contre une agression nord-coréenne", a aussi averti le secrétaire d'Etat, en faisant part de ses espoirs dans la diplomatie pour que cela ne se produise pas.

'Unité' et 'pressions'

Interrogé vendredi à Washington pour savoir s'il soutenait l'ouverture d'un dialogue avec Pyongyang sans condition préalable, M. Trump a répondu de manière elliptique: "On va voir ce qui se passe avec la Corée du Nord".

A propos de sa conversation avec M. Poutine, le président américain a souligné que si "la Chine aide, la Russie n'aide pas" les Etats-Unis dans le dossier nord-coréen. Il a ajouté que les Américains "aimeraient que la Russie aide - c'est très important".

Concernant les sanctions, "nous sommes attachés à les mettre en oeuvre", a rétorqué au Conseil l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia. "Mais la diplomatie, ce ne sont pas que des sanctions", s'est-il insurgé, insistant: "Les sanctions ne sont pas de la diplomatie".

Lors de son intervention, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé au Conseil être "très préoccupé par le risque de confrontation militaire" dans la péninsule coréenne. De multiples essais de missiles ont été effectués cette année "sans notification de sécurité maritime et aérienne préalable", a-t-il dénoncé.

"Il est temps de rétablir des canaux de communication renforcés, y compris entre Coréens et entre militaires", a souligné le patron de l'ONU, alors que l'un de ses adjoints, en charge des Affaires politiques, vient de faire une rare visite de cinq jours à Pyongyang. M. Guterres a rappelé sa disponibilité à servir de médiateur dans cette crise.

Des négociations avec la Corée du Nord, menées par les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Japon et la Corée du Sud ("pourparlers à Six"), sont interrompues depuis 2008.

Parmi les interventions, la Chine a réclamé "un règlement par le biais du dialogue", le Japon reprochant son comportement à Pyongyang. La Chine "paye un plus lourd tribut que les autres", a indiqué son ambassadeur adjoint à l'ONU, Wu Haiteo, en évoquant implicitement l'impact des sanctions internationales sur son pays. La Chine est le principal partenaire économique de la Corée du Nord.

La Suède a souligné "l'importance de rester unis" pour les quinze membres du Conseil de sécurité, tandis que la France estimait que "la clé" d'une solution résidait "dans la combinaison des pressions et du dialogue".

En 2017, le Conseil de sécurité a imposé deux trains de sanctions économiques sévères --en août après des tirs de missiles intercontinentaux et en septembre après un essai nucléaire-- à l'encontre de la Corée du Nord.

Ce pays est désormais privé de revenus de ses exportations de charbon, fer, pêche, textile, ses importations de pétrole ont été limitées et les entreprises conjointes avec des Nord-Coréens interdites.

Avec AFP

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