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Le Niger rapatrie plus de 500 ressortissants de Libye


Les Nigériens rapatriés arrivés au Niger, le 6 décembre 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Les Nigériens rapatriés arrivés au Niger, le 6 décembre 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Il y avait sur les visages de la plupart des 504 ressortissants Nigériens venus de la Libye en cette soirée du mercredi 6 décembre 2017, de la joie. Pour certains c'est comme une délivrance la Libye leur paraissait comme un enfer.

'' Je me sens à l'aise maintenant, je suis chez moi et je vais faire comme je veux'', se rejouit Illiassou qui a passé trois ans en Libye.

Reportage d'Abdoul-Razak Idrissa, correspondant à Niamey pour VOA Afrique
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''Tout ce qu'on dit sur la Libye est la vérité. On tue les gens, on menace, ils peuvent même vous trouvez et vous mettre du feu dessus pour passer'', dit-il jurant de ne plus retourner là-bas.

''C'est impossible! Même si on me paie, je ne vais pas y retourner, je vais aller chercher quoi?'', regrette de son côté Inoussa Hassane, qui a passé trois mois en prison.

"Ça me fait plaisir de rentrer à la maison. Je suis très heureux''.

Les Nigériens rapatriés arrivés au Niger, le 6 décembre 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Les Nigériens rapatriés arrivés au Niger, le 6 décembre 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Cette vague est la première d'une série. L'ambassade du Niger en Libye a enregistré 4 000 candidats au retour volontaire, dans les villes proches de Tripoli, la capitale, les Nigériens demandent aux autorités d'instruire la représentation diplomatique d'aller dans les autres contrées de la Libye où de beaucoup de Nigériens ne ''peuvent pas venir à l'ambassade pour s'inscrire''.

Le ministre de l'interieur Bazoum Mohamed, qui était a l'aéroport pour les accueillir, a tenu à les rassurer sur l'assistance du gouvernement dans ces moments difficiles.

"Nous savons que ces dernières semaines ont pu être difficiles pour vous. Mais cette peine est finie aujourd'hui'', leur a-t-il dit.

Après la nuit qu'ils ont passé a l'aéroport où l'OIM leur a aménagé des couchettes, des bus ont commencé à les transporter chacun dans la région d'origine.

"Nous ramènerons tous ceux qui le souhaiteraient"

"Ce sont 504 de nos compatriotes vivant en Libye qui sont rentrés ce soir à la maison. Des milliers d'autres sont encore en Libye et nous ramènerons tous ceux qui le souhaiteraient", a indiqué Ibrahim Yacoubou, le ministre des Affaires étrangères, qui a accueilli les rapatriés mercredi à l'aéroport de Niamey.

D'ores et déjà, des bus ont été affrétés pour acheminer ces rapatriés dans leurs villages respectifs, a assuré Bazoum Mohamed, le ministre nigérien de l'Intérieur.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Ibrahim Yacoubou, à Niamey.
Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Ibrahim Yacoubou, à Niamey.

Niamey rapatrie souvent ses ressortissants bloqués de Libye.

Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales. L'insécurité a poussé de plus en plus d'immigrés, souvent présents depuis des années, à tenter la traversée de la Méditerranée au risque de naufrages meurtriers.

Quelque 250 000 Nigériens étaient rentrés dans leur pays pour fuir les violences après l'ère Kadhafi.

Les Nigériens qui émigrent en Libye ne sont quasiment pas tentés par la périlleuse traversée de la Méditerranée pour gagner l'Europe.

Après des révélations de vente de migrants noirs comme esclaves en Libye, unanimement condamnée, plusieurs Etats africains ont lancé des opérations de rapatriement de leurs ressortissants.

Fin novembre, le président du Niger Mahamadou Issoufou a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à "se saisir du dossier" sur la vente de migrants africains comme esclaves en Libye.

Agadez, la plus grande ville du nord du Niger aux portes du Sahara, est une plaque tournante du trafic d'êtres humains voulant gagner l'Europe via la Libye voisine. Le durcissement des mesures législatives et des contrôles sécuritaires aux frontières, avec l'aide de l'UE, ne semblent pas décourager migrants et passeurs.

Abdoul-Razak Idrissa, correspondant à Niamey

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