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Le Mali perd un de ses plus célèbres comédiens, Tènèman Sanogo


Des ombres derrière le drapeau national malien, à Bamako.
Des ombres derrière le drapeau national malien, à Bamako.

Le Mali a perdu dimanche un de ses comédiens les plus célèbres, Tènèman Sanogo, visage régulier de plusieurs oeuvres au théâtre et au cinéma dans le pays et dans la région, décédé à l'âge de 53 ans.

Le décès, survenu dimanche matin, a été annoncé à l'AFP par Karamoko Sogolo, un membre de sa famille, et confirmé par Mahamadou Cissé, du groupe Nyogolon dont il faisait partie. "On préparait une tournée à l'intérieur du Mali. Nous allons l'annuler", a dit M. Cissé sans autre précision.

Selon un de ses proches, le comédien souffrait de diabète "mais gérait plutôt bien sa maladie". Un autre a ajouté que son décès "est arrivé brutalement. Hier (samedi) encore, il était sur un plateau de tournage. Il tournait beaucoup, il était très sollicité".

Ses obsèques sont prévues lundi à Bamako, selon sa famille.

Né en 1963 à Sikasso (sud), Tènèman Sanogo était marié à une comédienne du groupe Nyogolon, créé eu milieu des années 1980. Père de deux enfants, il avait été fait chevalier de l'Ordre national du Mali en 1999.

Depuis sa sortie de l'Institut national des arts (INA) au milieu des années 1980, il a arpenté plusieurs scènes de théâtre et plateaux de cinéma, interprétant divers personnages dont deux particulièrement lui vaudront ses surnoms les plus populaires : "Lassidan" - déformation de "l'adjudant" en langue bambara -, et "Zantigui".

Au cinéma, il a joué dans "Guimba" et "La Genèse" de Cheick Oumar Sissoko ainsi que "Taafé Fanga" ("Le pouvoir du pagne") d'Adama Drabo entre autres films.

Dans un communiqué diffusé dimanche soir, le ministère de la Culture a salué "la mémoire de cette grande figure du cinéma malien qui a su mettre son talent au service du développement socio-économique et culturel de notre pays, en alliant son art à l'éducation pour le développement".

"Grand comique"

"Tènèman Sanogo est mort au moment où on a le plus besoin de lui, parce qu'il avait affirmé sa qualité de grand comédien de théâtre et de cinéma, mais aussi de grand comique", a déclaré à l'AFP Cheick Oumar Sissoko, ex-ministre de la Culture et actuel secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fépaci).

Pour M. Sissoko, "il était un des piliers des sketches citoyens", petits films de sensibilisation régulièrement diffusés au Mali sur différents thèmes dont la lutte contre le sida ou la défense de l'environnement.

Le comédien Habib Dembélé, qui a partagé divers plateaux et scènes avec lui et dont il était très proche, a parlé d'"une perte incommensurable". "Tènèman est une des plus grandes figures de la culture au Mali depuis une trentaine d'années", a-t-il dit à l'AFP.

"Tènèman Sanogo a été pris par la mort, mais ses interprétations nous resteront et serviront de documents à l'histoire de l'art au Mali. Dors en paix, "Zantigui", a écrit sur Facebook le metteur en scène et opérateur culturel Alioune Ifra Ndiaye, qui a produit "Fatobougou" ("La cité des fous"), une série le mettant en vedette.

L'annonce du décès a également suscité une vague d'hommages dans la classe politique et parmi ses nombreux fans.

L'ex-Premier ministre Moussa Mara a salué "un des géants du théâtre et des arts" au Mali, le Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir) un "artiste comédien hors pair, humoriste et homme de culture".

"Tènèman Sanogo, depuis plusieurs décennies, tu nous as fait rire aux larmes. Aujourd'hui, nous te pleurons pour de vrai. Une étoile s'est éteinte", a écrit sur Twitter un de ses admirateurs @Jack_ledoug.

Avec AFP

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