Washington accuse Moscou de retarder une condamnation onusienne

De la fumée et des débris s’élèvent après un bombardement à Damas, Syrie, 25 septembre 2017.

Les Etats-Unis ont accusé lundi la Russie de retarder l'adoption d'une condamnation par le Conseil de sécurité de l'ONU d'attaques chimiques présumées récentes en Syrie, qui ont fait plusieurs dizaines de blessés, dont des enfants.

Il y a des "preuves évidentes" pour confirmer le recours à du chlore dans ces attaques menées dans la Ghouta orientale, dans la banlieue de Damas, a souligné l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, lors d'une réunion du Conseil sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. "Nous avons des informations sur un recours au chlore par le régime d'Assad contre son propre peuple à de maintes reprises au cours des dernières semaines et encore hier", a déploré la diplomate.

Les quelque 400.000 habitants de la Ghouta orientale, un fief rebelle, sont assiégés depuis 2013.

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Les Etats-Unis ont fait circuler auprès de leurs 14 partenaires au Conseil un projet de déclaration condamnant le recours aux armes chimiques en Syrie. Selon des diplomates, Moscou a réclamé du temps avant une adoption, afin de faire des commentaires.

"La Russie a retardé l'adoption de cette déclaration - une simple condamnation liée à des enfants syriens ayant du mal à respirer en raison de chlore", a dénoncé Nikki Haley.

Selon le projet de texte obtenu par l'AFP, le Conseil de sécurité entend condamner "dans les termes les plus forts une attaque présumée au chlore le 1er février à Douma, une ville de la Ghouta orientale dans la banlieue est de Damas, ayant blessé plus de 20 civils dont des enfants".

La déclaration évoque une "grave préoccupation après maintenant trois attaques présumées au chlore dans la Ghouta orientale au cours des dernières semaines. Les responsables d'un recours aux armes chimiques, incluant le chlore ou toute autre substance chimique, doivent répondre de leurs actes", précise le texte.

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Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le pouvoir de Bachar al-Assad a été accusé plusieurs fois par l'ONU d'avoir eu recours au gaz de chlore ou au gaz sarin lors d'attaques chimiques parfois meurtrières. En janvier, le régime syrien avait démenti recourir à des armes chimiques, une position réaffirmée lundi par son représentant à l'ONU.

Fin 2017, plusieurs veto russes avaient conduit à la disparition d'un organisme d'enquête ONU-OIAC, appelé JIM, sur les attaques chimiques en Syrie. En janvier, Moscou a proposé une résolution prévoyant un nouvel organisme d'enquête. Ce dernier a été jugé "inacceptable" par les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la France.

Le JIM avait conclu à la culpabilité du régime de Bachar al-Assad dans deux attaques en 2014 et 2015 et à celle du groupe jihadiste Etat islamique dans un recours à du gaz moutarde en 2015.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Avec AFP