Au moins 16 blessés lors d'une manifestation interdite au Mali

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Au moins 16 blessés lors d'une manifestation interdite au Mali (vidéo)

Au moins 16 personnes ont été blessées samedi à Bamako lors d'une "marche pacifique" interdite par le pouvoir, qui a rassemblé plusieurs centaines de manifestants à deux mois de l'élection présidentielle, a indiqué l'opposition au président Ibrahim Boubacar Keïta.

La Coalition pour l'Alternance et le Changement, qui avait maintenu son mot d'ordre de rassemblement malgré l'interdiction décrétée par le gouverneur de Bamako, a publié dans l'après-midi une liste de 16 blessés, dont un policier et un journaliste.

"Il y a effectivement au moins douze blessés, dont un policier blessé au front et au moins un homme politique", avait auparavant déclaré un médecin de l'hôpital Gabriel Touré de Bamako.

"J'ai été légèrement blessé en participant à la marche pour prôner des élections crédibles", a déclaré sur Twitter Mamadou Igor Diarra, ancien ministre des Finances et de l'Economie (2015-2016), dont le nom ne figure pas sur la liste des blessés publiée par la coalition.

"Dieu merci j'ai pu assister certains blessés, femmes et jeunes, ce qui explique le sang sur mes vêtements dans les photos qui circulent", a ajouté M. Diarra, candidat déclaré à la présidentielle du 29 juillet.

Samedi matin, la police est notamment intervenue à coups de matraques et de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants aux abords du siège d'un parti, l'Alliance Démocratique pour la Paix (ADP), où plusieurs responsables de l'opposition avaient improvisé un quartier général.

"Ce qui s'est passé est un vrai recul pour la démocratie malienne. Nous avons été gazés, certains tabassés. C'est inadmissible", a dénoncé le président d'honneur de l'ADP, Aliou Diallo, interrogé par l'AFP.

Le ministère de la Sécurité a justifié l'intervention des forces de l'ordre par la volonté "d'empêcher tout attroupement de nature à troubler l'ordre public".

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Dénonçant "certains responsables" qui "s'en sont pris aux forces de sécurité en les insultant", le ministère a assuré que "les maîtres mots pour les forces de l'ordre restent professionnalisme, courtoisie et fermeté".

"Les opérations de maintien d'ordre se déroulent normalement. En revanche, les manifestants ont blessé un policier à la tête", a ajouté le ministère, sans évoquer de blessés parmi les manifestants.

Le président Keïta veut "confisquer les libertés fondamentales" et concentrer le pouvoir "entre ses mains et celles de sa famille", a déclaré à l'AFP son ancien ministre et candidat à la présidentielle Mohamed Ali Bathily.

"Les opérations de maintien d'ordre se déroulent normalement. En revanche, les manifestants ont blessé un policier à la tête", indique le ministère, qui n'évoque pas les blessés du côté des manifestants.

Plusieurs responsables de l'opposition ont dénoncé une "agression" de la part du pouvoir.

"Comment voulez-vous qu'on se taise. Nous manifestons pour réclamer des élections transparentes et un égal accès à l'ORTM", la radio-télévision publique, a déclaré à l'AFP Oumar Sangaré, qui dirige une association qui "soutient le changement au Mali".

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"Nous allons tout faire pour avoir des élections transparentes et un accès équitable aux médias d'Etat", a-t-il ajouté.

"Nous manifestons pour réclamer des élections transparentes et un égal accès à l'ORTM", la radio-télévision publique, a abondé Oumar Sangaré, qui dirige une association qui "soutient le changement au Mali".

"Vous voyez, notre marche était pacifique. Et voilà un pouvoir antidémocratique qui nous gaze. La dictature ne passera pas", s'est insurgé Ousmane Koné, un maçon qui participait à un autre rassemblement en plein centre-ville, également dispersé par les forces de l'ordre.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, a annoncé le 28 mai officiellement sa candidature à un second mandat.

Il retrouvera sur sa route le chef de l'Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, et plusieurs de ses anciens ministres, soit au total plus une quinzaine de candidats.

Le nord du Mali était tombé début 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France.

Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la conclusion en juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

Avec AFP