M. Friedman a été photographié mardi, tout sourire, auprès d'un cliché aérien de Jérusalem qu'on lui présente, mais qui a été retouché.
What%27s missing in this photo of Jerusalem that US Ambassador to Israel David Friedman is looking at? The Dome of the Rock & Al-Aqsa Mosque. Removing the Islamic holy sites is a long-term goal of far-right Israeli Jewish extremists who want to erase Palestinians from Jerusalem. pic.twitter.com/Y0AnKbAm2B
— The IMEU (@theIMEU) May 22, 2018
Sur l'image, le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa, sur l'ultra-sensible Esplanade des mosquées, ont disparu et ont laissé la place à une restitution d'un temple juif.
Face au début de controverse, l'ambassade américaine a exprimé sa réprobation et indiqué que les faits s'étaient produits à l'insu du diplomate.
Le montage touche à une matière particulièrement volatile. L'Esplanade est le troisième lieu saint de l'islam, mais elle est également révérée par les juifs --sous le nom de Mont du temple-- comme le site où s'élevait le temple détruit par les Romains en l'an 70.
Le sujet est d'autant plus brûlant que le site est à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée par Israël, et se trouve au coeur du conflit israélo-palestinien. Pour des raisons historiques, il est sous la garde de la Jordanie, mais tous les accès en sont contrôlés par les forces israéliennes.
Alors que le site est pour les musulmans un lieu de culte où vont prier des dizaines de milliers de fidèles chaque semaine, les juifs y ont seulement le droit de visite à des heures précises, mais y ont l'interdiction de prier.
Toute tentative de remise en cause de ce statu quo est susceptible d'enflammer les passions chez les musulmans. Une minorité de juifs réclament la souveraineté sur le site et promeuvent activement la reconstruction du temple. Un éventuel soutien américain aurait un caractère explosif.
1/2 Ambassador Friedman was not aware of the image thrust in front of him when the photo was taken. He was deeply disappointed that anyone would take advantage of his visit to Bnei Brak to create controversy.
— USEmbassyJerusalem (@usembassyjlm) May 22, 2018
L'ambassade des Etats-Unis a assuré que tel n'était pas le cas.
"L'ambassadeur Friedman ne savait pas ce que représentait l'image présentée devant lui quand la photo a été prise", a-t-elle écrit sur Twitter, "il est profondément déçu". "La politique américaine est absolument claire : nous soutenons le statu quo."
2/2 The US policy is absolutely clear: we support the status quo on the Haram al-Sharif/Temple Mount.
— USEmbassyJerusalem (@usembassyjlm) May 22, 2018
La photo a été prise lors d'une visite à l'organisation Ahiya à Bnei Brak (centre), qui aide les enfants souffrant de difficultés d'apprentissage.
"Nous présentons nos excuses à l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël et à l'ambassade", a réagi Ahiya dans un communiqué.
"Un membre du personnel de l'organisation a présenté la photo à l'ambassadeur à l'insu de l'organisation, de l'ambassade et de l'ambassadeur. Nous regrettons qu'un geste politique mesquin ait pollué cet évènement", a-t-elle dit.
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L'incident intervient moins de dix jours après le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Le déménagement a ulcéré les Palestiniens qui y voient la négation de leurs revendications sur Jérusalem-Est.
Il implique en outre une personnalité honnie de la direction palestinienne, l'ambassadeur Friedman, de confession juive et décrié par les Palestiniens comme le défenseur de la colonisation et l'avocat ardent des intérêts israéliens.
Avec AFP