Syrie: "ARRETEZ!" les bombardements et la tuerie à Idleb

Le président Donald Trump à Air Force Academy, au Colorado (Photo AP / David Zalubowski)

Le président américain Donald Trump a demandé dimanche à la Syrie et à son allié, la Russie, de cesser "le bombardement infernal" du dernier bastion jihadiste d'Idleb, province du nord-ouest de la Syrie.

"J'entends parler que la Russie, la Syrie et dans une moindre mesure l'Iran se livrent à un bombardement infernal dans la province d'Idleb en Syrie et tuent sans discrimination beaucoup de civils innocents. Le Monde observe cette boucherie. Quel est l'objectif, qu'est-ce que vous allez obtenir? ARRETEZ!", a-t-il écrit sur Twitter peu avant son départ pour une visite d'Etat en Grande-Bretagne.

Ces commentaires interviennent après que des ONG syriennes eurent dénoncé vendredi l'inaction de la communauté internationale face à l'escalade du régime syrien et de son allié russe dans la province d'Idleb, à l'origine, selon elles, de "la plus importante" vague de déplacés depuis le début du conflit.

Lire aussi : Syrie : combats et nouvelles frappes du régime dans un bastion djihadiste

Lors d'une conférence de presse à Istanbul, des représentants des ces ONG ont décrit un drame humanitaire empirant de jour en jour dans cette province, affirmant qu'outre les dizaines de morts civils, les bombardements avaient poussé plus de 300.000 personnes à fuir leurs foyers vers la frontière turque et que "plus de 200.000 d'entre elles vivent dans des oliveraies" faute de places dans les camps de réfugiés.

Toujours vendredi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé que près de 950 personnes, en majorité des combattants et environ un tiers de civils, ont péri en un mois dans les combats ayant fait rage à Idleb et dans ses environs.

Lire aussi : Syrie : 14 civils tués dans des frappes du régime sur l'ultime grand bastion djihadiste

L'escalade dans la province d'Idleb, frontalière de la Turquie, est la plus grave depuis que Moscou et Ankara, parrain de certains groupes rebelles, ont annoncé en septembre 2018 un accord sur une "zone démilitarisée" devant séparer les territoires insurgés des zones gouvernementales attenantes.

Cet accord n'a été que partiellement appliqué, en raison du refus des jihadistes de se retirer de la future zone tampon.

Si le régime n'a pas officiellement annoncé une offensive à proprement parler contre Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda), lui et ses alliés ont intensifié les bombardements et repris des zones à la périphérie de la province d'Idleb.

Vendredi, un porte-parole russe a appelé les jihadistes et les rebelles à mettre fin aux attaques contre les zones prorégime.

Selon l'ONU, 270.000 personnes ont été déplacées depuis fin avril.

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.

Avec AFP