Réouverture des restaurants et des discothèques de Dakar

Un restaurant fermé en raison du coronavirus COVID-19, à Dakar le 25 mars 2020. (Photo by JOHN WESSELS / AFP)

Au Sénégal, la tendance baissière des cas de Covid-19 a incité le gouverneur de la région de Dakar à autoriser la réouverture des restaurants, boites de nuits et autres salles de spectacles.

Le premier samedi ayant suivi la réouverture des lieux de loisirs n’a pas été aussi mouvementé qu’attendu. Dans la banlieue de Dakar, la reprise n’est pas encore actée dans la majorité des boites de nuit à cause du bouleversement causé par le Covid-19.

Amdy Rijal, artiste-compositeur, explique que "pour l’instant ça peut être un peu compliqué parce qu’on a perdu beaucoup de contrats". L’artiste précise qu’il avait organisé beaucoup de soirées mais "finalement avec le Covid-19, on a pas pu réaliser tout ça mais actuellement, on compte organiser des événements mais je pense pas qu’on pourra gagner comme avant", déplore t’il.

Du côté des gérants de boite de nuits, les contrats sont peu à côté du casse-tête que va être le respect des mesures barrières dans les enceintes. Pour ce gérant expérimenté ayant requis l’anonymat , c’est tout simplement impossible de procéder au respect des mesures barrières dans certaines conditions.

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"Il y a cette peur qui règne vu que toutes les mesures barrières les gens essaient de les respecter mais ça ne sera pas possible", alerte-t-il. Pour lui, ouvrir les salles qui prennent moins de 500 personnes "c’est beaucoup de monde déjà et pour respecter ses mesures barrières, c’est impossible".

Certains habitués des salles de spectacles ne sont pas ébranlés par les craintes exprimées par les professionnels du milieu. Pour Madior Fall, l’essentiel c’est de prendre du plaisir quel que soit le coût ou les conditions.

"Même si le coronavirus est là les sénégalais n’ont pas peur on dirait. Les boites vont se remplir comme avant malgré tout ce qui se dit", affirme-t-il. Madior estime que même si les tarifs n’ont pas encore changé et varie entre 5000, 10000, 15000, 20000, 50000 et 100000 francs, les clients seront au rendez-vous. "Les boîtes vont récupérer l’argent perdu parce que ceux qui fréquentent les boite de nuit comme moi sont pressés de voire la réouverture devenir effective", conclut-il.

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La décision du gouverneur de Dakar permet la réouverture des lieux de loisirs mais beaucoup de professionnels du milieu sont encore loin de voir le bout du tunnel.

Entre les conditions sanitaires fixées par les autorités, la révision des contrats et d’une grille tarifaire adaptée à la crise, le chemin parait encore long.