RDC

Réapparition publique du chef sécessionniste congolais Ne Muanda Nsemi

Ne Muanda Nsemi, chef spirituel de Bundu Dia Kongo (à gauche, en chemise bleu) lors de son arrestation par la police à Kinshasa, RDC, 3 mars 2017.

Le chef d'un groupe sécessionniste politico-religieux, qui s'était échappé de prison en mai 2017 lors d'une évasion spectaculaire, a été présenté mardi à la télévision publique (RTNC) par un responsable politique en République démocratique du Congo.

Les autorités ont promis de le reconduire en prison, selon un site d'information congolais.

"Ne Muanda Nsemi est là, il n'a pas été tué par le régime passé ni par les régime présent", a déclaré Joseph Olengha Nkoy, président du Conseil national de suivi d'un accord politique de sortie de crise signé en 2016.

"Je suis venu pour consolider la paix, je suis venu pour travailler avec la gauche et la droite afin qu'on puisse connaitre la paix dans notre pays", a dit de son côté Ne Muanda Nsemi.

Ni M. Olengha Nkoyi, ni Ne Muanda Nsemi n'ont indiqué le lieu où s'était caché ce dernier ni les circonstances qui ont conduit à sa réapparition.

Gourou et ex-député congolais, Ne Muanda Nsemi s'était évadé le 17 mai 2017 de la prison de Makala qui avait été la cible d'une attaque qui avait conduit à l'évasion de plus de 4.000 détenus.

Son mouvement politico-religieux, "Bundu Dia Mayala", prône une scission du Kongo-Central (province de l'Ouest de la RDC) et était accusé par les autorités du régime de l'ex-président Joseph Kabila d'avoir mené une série d'attaques meurtrières contre des symboles de l’Etat entre fin 2016 et début 2017.

Citant le ministre congolais de l'Intérieur, Basile Olongo, un média en ligne congolais (actualité.cd) indique que Ne Muanda Nsemi "est un fugitif, il doit d'abord regagner sa cellule".

"L’arrestation de Ne Muanda Nsemi et sa reconduite en prison ne peuvent que donner du sens au renforcement de l’Etat de droit prônée par @fatshi13 (président Félix Tshisekedi)", a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) sur Twitter.

"Ne Muanda Nsemi et ses complices doivent répondre de leurs crimes (...) La décrispation ne doit en aucun cas signifier impunité pour les crimes graves. Les victimes ont droit à la justice !", ajoute ce mouvement des jeunes indignés.

Contactés, la police congolaise et le ministère de l'Intérieur n'ont pas réagi dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.

La RDC a connu sa première passation pacifique du pouvoir le 24 janvier, à l'issue de la présidentielle du 30 décembre qui a proclamé l'ancien opposant Félix Tshisekedi vainqueur du scrutin.