Peine réduite pour un ex-gouverneur condamné pour violences au Tchad

L'ex-gouverneur Adam Nouki Charfadine, condamné le 28 juin à 5 ans ferme, est désormais condamné à 2 ans de prison avec sursis et 500.000 FCFA (760 euros) d'amende, sur une photo publiée le 5 juillet 2018. (Twitter/Dworaczek-Bendome)

La Cour d'appel de N'Djamena a réduit les peines de l'ex-gouverneur du Logone Oriental, dans le sud du Tchad, et de gendarmes accusés de violences contre un avocat et ses clients.

L'ex-gouverneur Adam Nouki Charfadine, condamné le 28 juin à 5 ans ferme, est désormais condamné à 2 ans de prison avec sursis et 500.000 FCFA (760 euros) d'amende.

Les gendarmes, radiés de leurs fonctions, ont vu leur peine réduite à 2 ans d'emprisonnement avec sursis et 100.000 (150 euros) à 200.000 FCFA (300 euros) d'amende.

"Nous allons faire un pourvoi en cassation dès lundi devant la Cour suprême pour contester cette décision injuste", a réagi le plaignant, l'avocat Doumra Manassé, qui se dit en désaccord avec la composition de la chambre de la Cour d'appel.

Me Manassé s'était déjà montré insatisfait du premier verdict fin juin et avait saisi la Cour d'appel.

"Nous avons démontré que les infractions retenues contre notre client n'étaient pas constituées", a déclaré Me Olivier Gouara, avocat de l'ex-gouverneur.

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Le 22 mai, Me Manassé, avocat à Doba, chef-lieu du Logone Oriental, avait été victime de tirs de gendarmes sur sa voiture alors qu'il transportait trois clients relaxés. Ces derniers avaient ensuite été bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie de Doba, selon lui.

Après l'envoi d'une mission d'enquête du ministère de la Justice à Doba qui avait recommandé le départ du gouverneur et du commandant de gendarmerie de la région, le gouverneur Charfadine avait été démis de ses fonctions le 6 juin par le président Idriss Déby.

Cette affaire avait entraîné un mouvement de grève des magistrats, avocats, notaires et huissiers de justice, qui réclamaient le limogeage du gouverneur, ainsi que celui "des autorités militaires et civiles" impliquées dans les violences.

Le mouvement avait été interrompu après l'interpellation du gouverneur et de plusieurs gendarmes mi-juin.

Avec AFP