Migration : l'ONU autorise l'UE à agir par la force contre les passeurs

Des migrants secourus par un navire espagnol arrivent au port de Pozzallo, Sicile, Italie, octobre 2015. (VOA/Abdulaziz Osman)

Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son aval vendredi à l'Union européenne pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venant de Libye et qui tentent de gagner l'Europe.

La mesure a pour but de résoudre la plus grave crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention (le Venezuela) parmi les 15 membres du Conseil.

Les Européens ont étendu mercredi leur opération militaire navale pour lutter contre les passeurs dans les eaux internationales au large de la Libye.

L'opération baptisée Sophia, du nom d'une fillette recueillie en mer, était cantonnée jusqu'ici à la surveillance des réseaux de passeurs.

Six bâtiments de guerre européens, italien, français, allemands, britannique et espagnol, peuvent désormais arraisonner par la force, inspecter, saisir et détruire les navires utilisés par les trafiquants.

La résolution d'origine britannique, qui était en discussion depuis plusieurs semaines, donne une légitimité internationale accrue à cette opération qui vise à endiguer le flot ininterrompu de centaines de milliers de migrants et de réfugiés.

"Cette résolution n'est qu'une petite partie de la solution à un immense défi", a reconnu l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft.

L'Union européenne s'efforce aussi, à grand peine, de se répartir les réfugiés et d'aider les pays proches de la Syrie qui accueillent l'essentiel des quatre millions de Syriens ayant fui la guerre.

L'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez a estimé que le plan anti-passeurs européen "était disproportionné et établissait un précédent dangereux". "Ce n'est pas en bâtissant des murs ou par une action militaire qu'on résoudra ce grave problème", a-t-il dit.

La résolution autorise les Européens à "inspecter en haute mer au-delà des côtes libyennes des navires qu'ils soupçonneraient sérieusement d'être utilisés" par les passeurs pour acheminer des migrants depuis la Libye.

Ils devront cependant s'efforcer d'obtenir au préalable le consentement des pays dont les navires battent pavillon.

Si les soupçons sont confirmés, les navires pourront être "saisis" et ensuite être rendus inutilisables ou détruits.

Avec AFP