La CIJ compétente pour une dispute frontalière entre le Kenya et la Somalie

Forage au puits de Paipai à Turkana dans le nord du Kenya, le 13 février 2013.

La Cour internationale de Justice s'est dite compétente pour juger une dispute frontalière maritime entre le Kenya et la Somalie, au sujet d'une zone pétrolière dans l'Océan indien.

La requête avait été déposée par la Somalie le 28 août 2014.

La Somalie et le Kenya se disputent de vastes secteurs maritimes de plus de 100.000 km2 au sein desquels Nairobi a déjà accordé trois permis d'exploitation pétrolière à la compagnie italienne Eni SpA qui sont contestés par Mogadiscio.

Selon la Somalie, située au nord-est du Kenya, la frontière maritime devrait s'étirer en direction du sud-est, selon une ligne médiane entre les deux pays.

A l'opposé, Nairobi revendique pour délimitation une ligne droite partant de la frontière terrestre entre les deux pays vers l'Est et rappelle qu'il exerce sa souveraineté sur la zone contestée depuis 1979, lorsqu'il a proclamé les limites de sa zone économique exclusive.

La Somalie s'était tournée vers La Haye en 2014, assurant que des négociations diplomatiques n'avaient pas permis de résoudre le désaccord entre les deux pays.

La décision des juges signifie que l'affaire sera donc entendue par les juges, avant qu'ils n'émettent un jugement, ce qui pourrait prendre encore plusieurs années.

A la tête de la délégation kényane, le procureur général Githu Muigai a regretté la décision des juges: "le point de vue du Kenya était que les négociations étaient préférables" à une procédure en justice.

De telles procédures pourraient influencer des "questions de sécurité" contre les insurgés islamistes somaliens shebab, responsables de l'attaque du centre commercial Westgate à Nairobi, a-t-il ajouté, s'exprimant devant des journalistes à la CIJ.

Ali Said Faqi, le représentant de la Somalie, a de son côté assuré que son gouvernement saluait un "jugement équitable et juste".

Avec AFP