L'opposant Mawarire libéré sous caution au Zimbabwe

L'opposant Evans Mawarire salue ses partisans avant d'être embarqué pour la prison, 3 février 2017.

L'opposant-pasteur a été arrêté deux jours plutôt en compagnie de d'un étudiant.

La justice zimbabwéenne a ordonné mercredi la libération sous caution de l'opposant politique zimbabwéen, Evan Mawarire, deux jours après son arrestation pour avoir soutenu publiquement une grève d'étudiants en médecine à Harare.

M. Mawarire qui est également pasteur, a été arrêté lundi après s'être adressé à des étudiants en médecine qui protestaient contre le doublement du prix de leurs frais de scolarité. Un étudiant a également été arrêté au moment de l'interpellation de M. Mawarire.

Le magistrat Rumbidzai Mugwagwa qui a ordonné la libération sous caution - fixée à 200 dollars - des deux hommes, leur a ordonné de remettre leur passeport à la justice et de se présenter tous les vendredi à la police.

Brandissant des pancartes, des dizaines d'étudiants s'étaient rassemblés lundi sur le principal campus de l'Université du Zimbabwe à Harare, protestant contre l'augmentation de leur frais de scolarité. Ces frais doivent passer de 450 dollars à 900 dollars (de 400 euros à 800 euros).

L'Université a ordonné lundi l'expulsion des manifestants du campus, les accusant notamment d'avoir jeté des pierres sur des bâtiments.

Le pasteur Mawarire, qui n'est affilié à aucun parti politique, avait lancé début 2016 sur les réseaux sociaux une campagne de protestation contre le gouvernement baptisée "#CeDrapeau", pour dénoncer les conditions de vie de la population.

Ses vidéos, où il apparaissait avec le drapeau zimbabwéen en écharpe avaient déclenché une grande vague de grèves et de manifestations dans le pays.

Le mouvement s'était peu à peu éteint face à la brutale répression du régime du président Robert Mugabe, âgé de 93 ans.

Inquiet pour sa vie, le pasteur était parti en exil en juillet 2016 en Afrique du Sud puis aux États-Unis.

Le 1er février 2017, il était rentré au Zimbabwe où il avait été interpellé le jour même à l'aéroport d'Harare, et inculpé de tentative de sabotage du gouvernement. Mis en liberté sous caution le 8 février, M. Mawarire n'a pas encore été jugé pour cette inculpation.

Avec AFP