Mardi, l'opposition congolaise a pu tenir à Kinshasa son premier meeting autorisé par le pouvoir depuis septembre 2016, pendant lequel son leader, Félix Tshisekedi, s'est montré offensif à huit mois de l'élection présidentielle censée marquer la fin du règne du président Joseph Kabila.
Communiqué de presse: #BCNUDH sur les principales tendances relatives aux violations des droits de l%27homme en RDC en mars 2018 https://t.co/LpaAhHIMlb pic.twitter.com/T5cj2iJKTh
— MONUSCO (@MONUSCO) 25 April 2018
"La décision du gouverneur (de Kinshasa André Kimbuta) d'autoriser cette réunion politique est une décision que nous saluons, tout comme nous saluons le caractère pacifique de la réunion politique d'hier", a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), lors d'une conférence de presse.
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Le directeur du bureau de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), Abdoul Aziz Thioye, a pour sa part estimé qu'il était "trop tôt pour tirer une tendance" sur ce qui s'est passé à Kinshasa, alors que "quelques entraves" étaient observées dans d'autres villes du pays.
"Hier (mardi), une manifestation a été empêchée à Kisangani (nord-est), un membre de la société civile a été arrêté et jugé en procédure de flagrance. Il y a une appréciation variable", a rappelé M. Thioye dans cette conférence conjointe. "C'est quand même déplorable", a-t-il regretté.
#BENI: Au moins 42 manifestants arrêtés, dont 4 blessés, lors de la répression de la marche pacifique à l’appel de la LUCHA pour dénoncer la léthargie/complicité des autorités et de la @MONUSCO face aux massacres interminables de la population. #Justice4Beni #RDCongo pic.twitter.com/nHrDw1EF1g
— LUCHA 🇨🇩 (@luchaRDC) 25 April 2018
Cet activiste, Mateus Kanga, accusé d'avoir incité la population à la "désobéissance civile", a été condamné à 6 mois de prison, 24 heures après son arrestation.
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Mercredi, "une manifestation a été dispersée à Beni", dans la province voisine du Nord-Kivu (est), a encore dit le chef du BCNUDH.
Femmes, hommes, enfants, la population de #Beni a répondu massivement à notre appel à marcher pacifiquement ce mercredi 25 avril, contre les massacres persistants de civils, avec la complicité et/ou l’impuissance des FARDC et de la @MONUSCO. Marché réprimée brutalement ce matin. pic.twitter.com/VbM0efagsB
— LUCHA 🇨🇩 (@luchaRDC) 25 April 2018
Cette marche a été organisée par le mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) "pour protester contre les massacres sans fin à Beni", explique le mouvement sur son compte twitter.
"La police nous a dispersé avec brutalité, 42 personnes ont été arrêtées et 4 autres blessées", déclaré à l'AFP Ghislain Muhiwa, un militant ayant participé à la marche.
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Interrogé par l'AFP, le Colonel Safari Kazingufu, chef de la police de Beni, a affirmé avoir interpellé "40 personnes qui troublaient l'ordre public, nous les avons arrêtés sans brutalité".
La manifestation de l'UDPS, "démontre qu'il est possible d'organiser une manifestation sans pour autant que cette manifestation puisse dégénérer en violences", a estimé M. Thioye.
Il y a deux mois, le sang coulait dans les rues de Kinshasa pendant la répression de marches des catholiques interdites par le pouvoir.
Avec AFP