Israël reporte le vote d'une loi controversée en faveur des colons

Un site de construction dans une colonie israelienne de Ramot site in the Israeli settlement of Ramot, as the Israeli settlement of Ramat Shlomo is seen in the background, in an area of the occupied West Bank that Israel annexed to Jerusalem, Jan. 22, 2017.

Le Parlement israélien a reporté au début de la semaine prochaine le vote d'une loi controversée qui permettrait à Israël de s'approprier des centaines d'hectares de terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, indique la Knesset sur son site.

La Knesset avait commencé lundi à examiner en deuxième et troisième lectures le texte approuvé en première lecture en décembre.

Présenté par le lobby pro-colon, cette loi permettrait de déclarer terres israéliennes des terrains privés palestiniens sur lesquels des Israéliens auraient construit sans autorisation, soit parce qu'ils ignoraient qu'ils étaient propriétés privées, soit parce que l'Etat aurait laissé faire. Les propriétaires palestiniens seraient compensés financièrement ou par d'autres terrains.

Le texte permettrait à Israël de légaliser, au regard du droit israélien, près de 4.000 logements israéliens construits dans des colonies reconnues par les autorités israéliennes ou non (colonies dites "sauvages"), selon l'organisation anti-colonisation la Paix maintenant. Au minimum, ce sont plus de 800 hectares de terres palestiniennes qui devraient être expropriés, ajoute-t-elle.

Cette législation alarme les défenseurs de la cause palestinienne et la communauté internationale. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) y a vu "une déclaration de guerre".

Ce serait la première fois qu'Israël appliquerait la loi civile israélienne en Cisjordanie, non seulement à des individus mais à des terres reconnues comme Palestiniennes, disent les détracteurs du texte. La loi reviendrait à une annexion, selon le chef du Parti travailliste Isaac Herzog.

L'opposition de gauche a obtenu que les débats en séance plénière soient prolongés jusque lundi prochain, après avoir initialement demandé qu'ils s'étalent sur 38 jours, indique la Knesset sur son site. La loi devrait donc être votée au plus tôt dans la nuit du 6 au 7 février.

Le vote interviendrait alors au plus près de l'échéance impartie par la justice israélienne pour l'évacuation de la colonie "sauvage" d'Amona.

Le sort d'Amona, vouée à la démolition par la justice israélienne parce que construite sur des terres privées palestiniennes, est à l'origine directe de la loi en débat. Mais, malgré les pressions du lobby des colons, les défenseurs d'Amona n'ont pas obtenu que la colonie soit sauvée in extremis par le texte.

Toutes les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international. Une grande partie de la communauté internationale y voit un obstacle majeur à la paix entre Israéliens et Palestiniens.

Avec AFP