Egypte : prison pour six policiers ayant tabassé à mort un détenu

Un détenu dans la prison Torah, au sud du Caire, en Egypte, 22 août 2015. (AP photo / Amr Nabil)

Six policiers ont écopé mardi en Egypte de peines allant de trois à sept ans de prison, pour avoir tabassé à mort un détenu dans un commissariat de Louxor, dans le sud du pays, a indiqué un responsable judiciaire.

Les faits remontent à novembre 2015 quand un homme, appréhendé pour une raison inconnue dans un café de Louxor, est victime d'un passage à tabac mortel dans un commissariat de la ville. Selon le rapport des médecins légistes, la victime de 47 ans a été battue si violemment sur la nuque et dans le dos que sa colonne vertébrale s'est brisée.

Un tribunal de la ville de Qena, dans le sud de l'Egypte, a condamné mardi un officier de police à sept ans de prison et cinq policiers à trois ans pour avoir "provoqué la mort par des coups et des actes cruels", a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Les six hommes, qui sont derrière les barreaux, peuvent faire appel du verdict.

Sept policiers ont par ailleurs été acquittés dans ce même procès, selon la même source.

Les ONG internationales et égyptiennes dénoncent régulièrement des disparitions d'opposants, des actes de tortures et des tabassages à mort par les services de sécurité.

Le président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué en 2013 l'islamiste Mohamed Morsi, avait demandé récemment aux policiers de faire preuve de retenue et prévenu qu'ils auraient "des comptes à rendre", après plusieurs cas de morts brutales dans des commissariats.

Début avril, un policier a été condamné à la prison à vie -qui équivaut à 25 années de détention en Egypte- pour avoir tué par balle après une dispute un chauffeur qui lui livrait une commande.

Et l'année dernière, plusieurs policiers ont été arrêtés pour des violences mortelles envers des détenus. Certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

Les exactions policières sous le régime de l'ex-président Hosni Moubarak avaient été l'un des déclencheurs de la révolte qui l'avait chassé du pouvoir en 2011.

Avec AFP