Des sondages prédisent une victoire des opposants face aux pro-Kabila en cas d’élections en RDC

L'opposant congolais Moïse Katumbi lors du lancement de son mouvement politique "Ensemble pour le changement" à Johannesburg, le 12 mars 2018.

L'opposition remporterait l'élection présidentielle en République démocratique du Congo face au camp du président sortant Joseph Kabila si elle avait lieu ces jours-ci, d'après des sondages présentés vendredi par des experts étrangers à neuf mois de l'échéance électorale du 23 décembre.

Le Bureau d'études, de recherches et de Consulting International (BERCI, tenu par un des proches du porte-parole de l'opposant Moïse Katumbi) et le Groupe d'experts du Congo (GEC) de l'Université de New York ont "conduit une série de sondages d'opinion politique représentatifs à l'échelle nationale à travers la RDC en février 2017, août 2017, novembre 2017 et janvier-février 2018", affirment-ils dans le compte-rendu intégral de leurs études parvenues à l'AFP.

Pour chaque étude, ils affirment avoir interrogé par téléphone plus de 1.000 personnes de plus de 18 ans dans les 26 provinces (sauf celle du Tshuapa en janvier-février), indique la fiche méthodologique. Les auteurs revendiquent une marge d'erreur de plus ou moins 3%.

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Au total, 66% des Congolais voteraient pour des candidats d'opposition à l'élection présidentielle si elle avait lieu dimanche prochain.

"Par contraste, seuls 6% voterait pour Kabila (ndr: qui n'a pas le droit de se représenter) et 17% pour un candidat issu de l'actuelle coalition au pouvoir". De la même façon, 80% des sondés congolais déclarent avoir une mauvaise opinion du président Kabila.

Les deux opposants en tête sont l'ex-gouverneur Moïse Katumbi (24%), en exil à Bruxelles, et Felix Tshisekedi (13%), qui doit être désigné ce week-end président - et candidat - du parti historique d'opposition UDPS.

Les sondeurs ont curieusement proposé au choix des électeurs l'opposant Jean-Pierre Bemba (10%), alors que l'ex-chef de milice purge à La Haye une peine de prison après sa condamnation par la Cour pénale internationale (CPI).

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Conclusion des sondeurs dans le cadre d'une élection présidentielle à un tour: "Il est clair que le défi central de l'opposition, si les élections ont vraiment lieu en 2018, sera de surmonter les différences internes et les égos".

Il apparaît que les Congolais plébiscitent les élections qui doivent préparer le départ du président Kabila, hors mandat constitutionnel depuis le 20 décembre 2016.

"En février 2018, 97% des personnes interrogées ont déclaré s'être fait recensées pour le vote, ce qui correspond aux chiffres fournis par la Commission électorale (Céni)", écrivent les auteurs.

La Ceni affirme avoir enregistré plus de 45 millions d'électeurs pour une population totale estimée entre 70 et 90 millions.

Au total "95% des personnes interrogées font part de leur intention de se rendre aux urnes pour les prochaines élections.

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Et pourtant, "69% de la population ne font pas confiance à la commission électorale en février 2018 - une chute de 26% par rapport à mi-2016. De même, 72% de la population a une opinion négative de Corneille Nangaa, le président de la Ceni, en février 2018, contre 57% en novembre".

A 68% enfin, les personnes interrogées soutiennent les marches des catholiques organisées le 31 décembre et le 21 janvier pour demander au président Kabila de vraiment s'engager à quitter le pouvoir.

Avec AFP