Des footballeurs béninois condamnés à la prison ferme

Le stade national de Cotonou, Bénin, 20 novembre 2011.

Un tribunal de Cotonou a condamné à de la prison ferme les joueurs qui avaient menti sur leur âge ainsi les responsables de cette affaire, après l'expulsion du Bénin de la Coupe d'Afrique des Nations pour les moins de 17 ans de 2019.

L'ancien président de la Fédération de football béninoise, Anjorin Moucharaf, a écopé de la peine la plus lourde, condamné à 12 mois d'emprisonnement dont deux ferme.

Celui-ci - qui a passé deux décennies aux avant-postes de la Fédération en tant que président ou vice-président - avait déjà été arrêté en juillet 2011 pour malversations financières avant d'être relaxé plus tard et de retrouver son poste.

Dix joueurs de l'équipe nationale cadette épinglés dans cette même affaire ont été condamnés à une peine de six mois d'emprisonnement dont un mois ferme.

Lire aussi : Un seul candidat pour diriger la Fédération béninoise de football

Vicentia Boco, la responsable du centre IRM qui avait effectué la contre-expertise sur les joueurs a bénéficié d'une relaxe pure et simple, tout comme Moïse Ekoué et Ibrahim Mama Chabi, membres de l'encadrement technique. D'autres acteurs cités dans cette affaire, dont un policier et des élus locaux, ont été pour leur part été relaxés "au bénéfice du doute".

De nombreux supporters et acteurs du football étaient présents à l'audience, très suivie au Bénin. Athanase Soton, responsable d'une association de supporters, a affirmé à l'AFP que "la sentence est clémente, mais pédagogique".

Début septembre, le Bénin s'est retrouvé exclu de la Coupe d'Afrique des Nations 2019 des moins de 17 ans, après que dix joueurs de l'équipe cadette ont menti sur leur âge avec la complicité de plusieurs responsables de la fédération.

Lire aussi : Elections à la Fédération béninoise de football

Les joueurs avaient été interpellés par la police à leur descente d'avion, de retour de Niamey où ils devaient prendre part aux qualifications de la CAN U17 en Tanzanie.

Le nouveau président de la Fédération béninoise de football, Mathurin de Chacus, avait annoncé vouloir "mettre un terme à la corruption, l'improvisation et l'amateurisme" au sein du football béninois.

Nommé fin août à la tête d'une institution empêtrée dans les scandales à répétition, il avait déposé plainte contre X et promis des sanctions "très lourdes".

Le pays a été totalement suspendu par la Fifa en 2004, et plusieurs fois menacé d'une telle sanction - rare dans le monde du football - entre 2010 et 2013.

En 2016, l'équipe junior a été empêchée de participer à toute compétition et en décembre de la même année, le président du Bénin Patrice Talon avait conduit une médiation visant la mise sur pied d'un Comité exécutif de transition pour en finir avec "un football moribond".


Avec AFP