Les députés canadiens dénoncent le "génocide" contre les Rohingyas

Un Rohingya regarde par la tente du camp de réfugiés de Balukhali à 50 kilomètres de Cox's Bazar, au Bangladesh, le 14 janvier 2018.

La chambre basse du Parlement canadien a unanimement adopté une résolution qualifiant de "génocide" les crimes commis en Birmanie contre la minorité musulmane Rohingya.

La motion approuvée par les députés de la Chambre des communes endosse le rapport des enquêteurs de l'ONU, qui expose "les crimes contre l'humanité commis par les forces armées de la Birmanie contre les Rohingyas et d'autres minorités ethniques".

Les élus reconnaissent que "ces crimes contre les Rohingyas constituent un génocide" et appellent le Conseil de sécurité des Nations unies "à référer la situation (...) à la Cour pénale internationale".

Lire aussi : Examen préliminaire de la CPI sur la déportation présumée des Rohingyas de Birmanie

La motion appelle aussi cette dernière à enquêter sur les hauts responsables de la chaîne de commandement militaire de la Birmanie et à les poursuivre pour le "crime de génocide".

"Je veux souligner à quel point les crimes contre les Rohingyas sont tragiques et horribles", a dit la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, réagissant depuis Washington à l'adoption de la motion.

"Nous menons des efforts à l'international pour que justice soit faite pour les Rohingyas. La motion unanime d'aujourd'hui (jeudi) marque une étape importante dans cette direction", a-t-elle ajouté.

Les Rohingyas sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste.

Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 Rohingyas ont fui la Birmanie vers le Bangladesh voisin après une offensive de l'armée birmane, marquée par des exactions contre cette minorité, des viols, des exécutions extrajudiciaires et des villages incendiés.

En mai, Ottawa a promis une aide supplémentaire de 300 millions de dollars canadiens (200 millions d'euros) sur trois ans pour améliorer les conditions de vie des Rohingyas dans les camps du Bangladesh, venir en aide à ce pays et à d'autres minorités ethniques en Birmanie.

Avec AFP