Près de 40 villages rohingyas incendiés en octobre-novembre en Birmanie

Réfugiés rohingyas au Bangladesh , le 31 décembre 2016.

De nouvelles images satellite publiées par l'ONG Human Rights Watch lundi montrent qu'en octobre et novembre, 40 villages rohingyas ont encore été incendiés en Birmanie, où l'armée est accusée d'épuration ethnique contre cette minorité dont plus de 650.000 membres ont fui le pays.

"Human Rights Watch a identifié 40 villages ayant subi des destructions en octobre et en novembre, portant le bilan à 354 villages partiellement ou entièrement détruits depuis le 25 août", accuse l'ONG basée à New York.

Le 25 août correspond à une vague d'attaques par des rebelles rohingyas contre des postes de police dans cette région de l'ouest de la Birmanie où vivaient près d'un million de rohingyas, minorité musulmane discriminée depuis des années en Birmanie. Une vague de répression de l'armée a suivi, avec incendies de villages et meurtres de civils soupçonne l'ONU, ayant conduit à la fuite au Bangladesh voisin de plus de 650.000 Rohingyas.

L'armée et le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi assurent que le calme est revenu dans la région, mais les départs de Rohingyas, traversant la frontière vers le Bangladesh, parfois au péril de leur vie en bateau, se sont poursuivis cet automne.

"Il y a eu des incendies, mais nous devons vérifier, je ne suis pas sûr du nombre de villages", a concédé Zaw Htay, porte-parole du gouvernement, interrogé par l'AFP sur ce rapport de Human Rights Watch. Jusqu'ici, l'armée dément toute violence contre des civils et accuse la rébellion rohingya d'incendier les villages elle-même.

D'après les images satellite publiées par Human Rights Watch, ont surtout été touchés des villages situés dans la zone de Maungdaw, épicentre des violences de fin août.

"Les images satellite montrent ce que l'armée birmane nie: que les villages rohingyas continuent d'être détruits. La promesse du gouvernement birman que des Rohingyas qui rentreraient seraient en sécurité ne peut pas être prise au sérieux", a commenté Brad Adams, directeur Asie pour HRW.

Amnesty International avait publié en septembre de nouvelles images vidéo et satellite confirmant que des incendies continuaient de dévaster des villages rohingyas.

Les militaires ont accusé les médias ayant repris les précédentes images satellites de Human Rights Watch de dissémination de "fausses informations".

L'armée birmane est accusée de graves abus contre la minorité musulmane, du viol des femmes au meurtre de civils, des accusations difficiles à vérifier de source indépendante, l'accès à la région étant filtré par les autorités, et les journalistes indépendants interdits.

Avec AFP