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Zimbabwe : les fermiers noirs bénéficiaires de la réforme agraire vont payer des impôts


Dans un champ près de Gokwe, Zimbabwe, le 20 mai 2015.(REUTERS/Philimon Bulawayo)
Dans un champ près de Gokwe, Zimbabwe, le 20 mai 2015.(REUTERS/Philimon Bulawayo)

Ils devront désormais s'acquitter d'un loyer annuel de 3 à 10 dollars par hectare. Ils devront aussi payer un impôt pour le développement, allant jusqu'à 5 dollars par hectare.

Les 300.000 bénéficiaires de la réforme agraire au Zimbabwe, qui étaient exemptés jusqu'à présent d'impôts, vont devoir s'acquitter de plusieurs taxes, a rapporté lundi le journal d'Etat The Herald, alors que le pays est englué dans une profonde crise économique.

"Les fermiers qui ont obtenu des baux de 99 ans dans le cadre de la réforme agraire doivent s'attendre à payer des loyers et un impôt pour le développement", a indiqué The Herald.

Ils devront désormais s'acquitter d'un loyer annuel de 3 à 10 dollars par hectare. Ils devront aussi payer un impôt pour le développement, allant jusqu'à 5 dollars par hectare. Cette taxe sera utilisée pour financer l'entretien des routes et autres infrastructures dans les zones agricoles, selon le journal.

En 2000, le gouvernement du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, avait lancé une vaste réforme agraire visant à corriger les déséquilibres historiques, à savoir redistribuer les terres des grandes exploitations de fermiers blancs à la majorité noire.

Des millions d'hectares de terres ont été redistribués à environ 300.000 Noirs, qui, pour nombre d'entre eux, n'ont pas d'expérience agricole.

La réforme, qui s'est accompagnée d'occupations souvent violentes des fermes de la minorité blanche par des partisans de Mugabe, s'est aussi soldée par le départ de quelque 4.000 des 4.500 fermiers blancs.

Selon les critiques de Robert Mugabe, la réforme agraire a essentiellement bénéficié aux alliés et soutiens du président, au pouvoir depuis 1980. Elle a aussi brisé un secteur-clé de l'économie du pays, qui est désormais contraint d'importer des céréales.

La décision d'imposer pour la première fois les fermiers qui ont bénéficié de la réforme agraire intervient alors que l'économie du Zimbabwe connaît une crise économique profonde depuis le début des années 2000.

Cette année, le Zimbabwe est prisonnier d'une faible croissance, du chômage et du manque de trésorerie budgétaire, le tout aggravé par la sécheresse.

AFP

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