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Washington juge "inacceptables" les violences imputées à des Russes


Des soldats français patrouillent dans des véhicules dans les rues de Bambari, en Centrafrique, le 15 mai 2015.
Des soldats français patrouillent dans des véhicules dans les rues de Bambari, en Centrafrique, le 15 mai 2015.

Les Etats-Unis ont fait part jeudi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Centrafrique, de leur vive inquiétude face aux violences imputées à Bambari à "des militaires centrafricains et des formateurs russes". Washington réclame la traduction en justice de leurs auteurs.

"Nous sommes très inquiets" et "c'est tout à fait inacceptable", a déclaré l'ambassadeur américain adjoint à l'ONU, Jonathan Cohen. "Nous demandons aux autorités centrafricaines qu'une enquête soit menée et que les responsables soient traduits en justice".

Selon un rapport de l'ONU daté du 15 janvier, auquel a eu accès l'AFP, des militaires ou mercenaires russes auraient torturé au couteau début janvier au moins un civil à Bambari, dans le centre du pays.

Rencontré le 12 février, ce civil, qui dit s'appeler Mahamat Nour Mamadou, avait confirmé à l'AFP les faits de violence, qu'il impute à des Russes.

Devant le Conseil de sécurité, l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU, Dimitri Polyanski, a dénoncé une "interprétation déformée" et une volonté "de nuire" à l'action russe "en la décrivant de manière négative".

Ce civil "a reconnu" avoir perdu un doigt dans un combat et indiqué qu'"un représentant français lui avait fourni une grosse somme d'argent en échange de quoi il devait dire que des Russes l'avaient torturé", a assuré M. Polyanski.

Interrogée par l'AFP à l'issue de la réunion, sur ces accusations contradictoires, la ministre des Affaires étrangères de Centrafrique, Sylvie Baïpo-Temon, a indiqué que "des enquêtes étaient en cours" sur cette affaire.

Elle n'a pas donné d'indication sur la date à laquelle leurs conclusions pourraient être rendues publiques.

- Journalistes assassinés -

"Il faut aussi enquêter sur l'assassinat de trois journalistes" russes l'été dernier, a par ailleurs estimé le diplomate américain Jonathan Cohen. Le reporter de guerre Orkhan Djemal, le documentariste Alexandre Rastorgouïev et le caméraman Kirill Radtchenko ont été tués en juillet par des hommes armés dans le nord de la Centrafrique.

Financés par un média appartenant à l'opposant au Kremlin et oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski, ils enquêtaient sur les activités de mercenaires russes en Centrafrique, notamment le groupe Wagner, qui s'est surtout fait connaître en Syrie.

Les autorités russes ont rejeté les conclusions d'une enquête liant cet assassinat avec le groupe Wagner, assurant qu'ils avaient été victimes de bandits, qu'ils étaient partis en Centrafrique sans protection et avec beaucoup d'argent, sans prévenir à l'avance Moscou.

"Tout soutien au gouvernement de la Centrafrique doit être transparent et bien coordonné, et conforme aux normes les plus élevées de comportement et de conduite militaire", a réclamé M. Cohen.

La Russie dispose officiellement d'instructeurs civils en Centrafrique, où elle exerce depuis plusieurs mois une influence croissante. Selon des sources occidentales, ces instructeurs seraient des mercenaires liés à des sociétés minières russes.

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