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Vote symbolique au Sénat américain sur l'avortement


Le Capitole des États-Unis avant le lever du soleil à Washington, lundi 21 mars 2022.
Le Capitole des États-Unis avant le lever du soleil à Washington, lundi 21 mars 2022.

Le Sénat américain s'apprêtait mercredi à voter sur une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays, une initiative vouée à l'échec, mais qui s'inscrit dans un combat plus large pour protéger ce droit, fortement menacé par une décision de la Cour suprême.

"Le vote d'aujourd'hui est un des plus importants des prochaines décennies", a affirmé dans l'hémicycle le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

"Car pour la première fois en 50 ans, une majorité conservatrice, une majorité extrême de la Cour suprême est sur le point de décréter que les femmes n'ont pas le contrôle sur leur propre corps", a-t-il alerté, le ton grave.

Vers 15 heures locales (19 heures GMT), les 100 sénateurs du Congrès américain devront décider s'ils garantissent ou non le droit à l'avortement à travers les Etats-Unis.

Sauf énorme surprise, ce vote échouera, la majorité des démocrates au Sénat étant trop étroite pour leur permettre d'adopter un tel texte - il leur faudrait une majorité augmentée de 60 voix sur 100.

"A la demande"

Or, les républicains s'opposent en bloc à cette initiative, accusant les démocrates, par la voix de leur chef Mitch McConnell, de vouloir, avec ce texte, proposer des "avortements à la demande".

Le parti de Joe Biden a tenu à organiser ce vote après l'extraordinaire fuite, le 2 mai, d'un projet de décision de la Cour suprême, selon laquelle le temple américain du droit s'apprêtait à annuler l'accès à l'avortement.

Si la Cour suprême venait à annuler la jurisprudence qui fonde le droit à l'avortement aux Etats-Unis depuis 1973, comme l'a suggéré cette semaine la révélation d'un projet d'arrêt, chaque Etat serait libre d'interdire ou d'autoriser l'avortement. Une vingtaine d'Etats conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal.

Depuis la révélation de ce projet d'arrêt, des groupes - plus ou moins denses - viennent tous les soirs crier leur colère devant la Cour suprême, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage.

La seule autre option dont les défenseurs du droit à avorter disposent actuellement pour le protéger serait de modifier les règles du Sénat pour abaisser le nombre de voix nécessaires pour faire passer une telle loi.

"Nos collègues au Sénat ont le pouvoir de mettre fin à ce qui pourrait causer une immense souffrance par un simple geste", a plaidé Cori Bush, élue démocrate de la Chambre qui a évoqué publiquement son avortement.

Mais les républicains et une poignée d'élus du camp de Joe Biden s'opposent à ce scénario.

Manifestation le 14 mai

Soucieuses de peser dans le débat, plusieurs grandes organisations progressistes ont appelé les Américains à défiler en masse le 14 mai dans tous les Etats-Unis.

Quatre grandes marches sont organisées à Washington, New York, Chicago et Los Angeles, et des centaines de rassemblements dans le reste du pays.

Le président américain Joe Biden a lui aussi promis de s'impliquer personnellement dans la bataille et exhorté les Américains à "choisir des candidats favorables" au droit d'avorter lors des élections législatives de mi-mandat, le 8 novembre.

Il souhaite ainsi élargir la majorité des démocrates au Sénat, avec l'espoir d'être alors en mesure de passer cette loi fédérale protégeant l'accès à l'avortement.

Mais ces élections sont toujours très périlleuses pour le pouvoir en place, et il est très possible que les démocrates perdent au contraire leurs minces majorités au Congrès lors du scrutin.

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