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Une ONG d'aide aux Ivoiriennes sous influence d'un groupe anti-avortement américain


Dans une clinique d'avortement à Shreveport, en Louisiane, le 9 octobre 2021.
Dans une clinique d'avortement à Shreveport, en Louisiane, le 9 octobre 2021.

Culpabilisation des femmes, conseils juridiques et médicaux erronés et dissuasion d'avorter: une association ivoirienne d'aide aux femmes, soupçonnée d'avoir des liens avec des groupes anti-avortement américains a été épinglée dans une enquête du média britannique openDemocracy publiée jeudi.

Alerté par plusieurs témoignages, dont celui d'un sénateur, au sujet du centre Etoile du Matin, basé à Abidjan, une journaliste d'openDemocracy s'est faite passer pour une femme souhaitant avorter à la suite d'un viol.

"Avorter c'est un meurtre. Le meurtre est puni par la loi", lui a notamment affirmé le conseiller qui l'a reçue, rapporte la journaliste.

Elle ajoute que le conseiller lui a notamment expliqué que le seul moyen de ne pas tomber enceinte était l'abstinence sexuelle.

Selon l'enquête d'openDemocracy, Etoile du Matin est "affiliée" à l'association Heartbeat International, basée dans l'Ohio et proche de l'ancien président Donald Trump.

Il y a deux ans, openDemocracy avait révélé que plusieurs centres affiliés à Heartbeat prodiguaient dans une vingtaine de pays des conseils anti-avortement et anti-contraception.

Contactée par openDemocracy et l'AFP, l'Etoile du Matin n'a pas souhaité répondre.

Sur sa page Facebook, l'ONG qui se dit être "pour la Vie", propose "une oreille attentive" aux femmes "enceintes et désespérées".

Les élus béninois légalisent l'avortement dans la plupart des cas
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L'avortement est puni d'un emprisonnement de six mois à deux ans par le code pénal ivoirien. Il est toutefois légal si la vie de la mère est menacée ou si la grossesse est issue d'un viol.

"La loi est claire: une femme qui a été violée a le droit d'avorter. Cette ONG s'attaque aux droits des femmes (...) le gouvernement doit agir pour démanteler ces groupes", estime Carelle-Laetitia Goly, avocate ivoirienne et militante pour les droits des femmes.

"Faire peur ou faire culpabiliser les femmes ne devrait pas être toléré dans un pays où les avortements clandestins sont une des principales causes de mortalité maternelle", ajoute Nènè Fofana-Cissé, ex-directrice pour l'Afrique de l'ouest et centrale de l'ONG américaine EngenderHealth spécialisée sur les questions de santé sexuelle.

Avec plus de 600 décès de mères pour 100.000 naissances, la Côte d'Ivoire affiche un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde.

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