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Une dizaine de morts dans des violences intercommunautaires au centre du Mali


Des habitants fuient Ségou à bord d'un bateau sur la rivière du Niger, au centre du Mali, le 15 janvier 2013. (Photo d'illustration)
Des habitants fuient Ségou à bord d'un bateau sur la rivière du Niger, au centre du Mali, le 15 janvier 2013. (Photo d'illustration)

Une dizaine de personnes ont été tuées au cours du week-end et des habitations incendiées dans le centre du Mali lors de violences entre éleveurs peuls et agriculteurs bambara.

"Les événements malheureux survenus entre civils près de Macina", une localité de la région de Ségou, "ont entraîné la mort de 13 civils et des cases incendiées", a affirmé lundi à l'AFP un responsable du ministère de la Sécurité.

Un responsable local d'un parti d'opposition, Djiguiba Keïta, a fait part à l'AFP d'un bilan de "dix morts" à la suite de ces violences entre des Bambaras, principale ethnie du pays, en majorité agriculteurs, et des Peuls, traditionnellement éleveurs.

Un autre bilan, fourni à l'AFP par le maire de Macina, Bekaye Samaké, mentionnait auparavant "sept corps" déposés dans un centre de santé à la suite de ces violences intercommunautaires.

Ces violences sont parties de "l'assassinat samedi" d'un agriculteur bambara, Cheickna Traoré, près de Macina, suivi d'une "riposte" contre les Peuls accusés d'être responsable de cette mort, a affirmé à l'AFP M. Samaké.

"Cheickna Traore a été tué par de présumés jihadistes", a de son côté affirmé M. Keïta, sans donner plus de détail.

Le calme était revenu lundi et un détachement militaire arrivé le même jour dans la zone, a affirmé à l'AFP une source au gouvernorat de la région de Ségou.

Les tensions sont fréquentes dans le centre du Mali entre Bambaras et Peuls, souvent soupçonnés de collusion avec les jihadistes en raison de la présence dans la région depuis 2015 d'un mouvement armé fondé par le prédicateur radical peul Amadou Koufa, allié au groupe jihadiste Ansar Dine du chef touareg Iyad Ag Ghaly.

Une opération de l'armée malienne la semaine dernière contre une "base arrière des fidèles d'Amadou Koufa" à Dialloubé (centre) s'est soldée par au moins un mort et une vingtaine d'arrestations, plusieurs civils étant portés manquants.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Longtemps concentrées dans le nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.

Avec AFP

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