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Les Camerounais en campagne contre les discours haineux et xénophobes

Conférence de presse de lancement de la campagne nationale contre les discours haineux, à Yaoundé, le 5 mars 2021(VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Début mars, le Cameroun a lancé une nouvelle campagne contre les discours haineux et xénophobes dans les médias locaux et les réseaux sociaux. Cette campagne  fait suite à la montée en puissance des publications contre certains groupes ethniques du pays dans ces différents supports.

La campagne nationale de communication contre les discours haineux et xénophobes s’étend sur trois mois. Elle est pilotée par la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.

"Les discours de haine et xénophobes fragilisent l’unité nationale, le vivre ensemble, la cohésion sociale, ils structurent les replis identitaires et concourent au dénigrement et au rejet de l’autre", a déploré Peter Mafany Musongue, président de ladite commission au cours d’une conférence de presse.

Au Cameroun, les sujets d’actualités politique, sportive ou culturelle virent très souvent aux insultes et au dénigrement de certains groupes ethniques.

Des journalistes s’y trouvent parfois impliqués comme lors de la récente affaire du contrôle de l’exécutif à la fédération camerounaise de football.

"Les acteurs des médias ont outrepassé leur rôle qui était d’informer et d’analyser la situation, les Unes de certains journaux étaient ronflantes, le camp opposé était traité de tous les noms d’oiseaux", fait remarquer Armand Boyomo, de Zen Radio à Sangmélima au sud du Cameroun.

L’amalgame

Pour Ernesto Yene, coordonnateur de Citizen’s initiatives, une organisation de la société civile camerounaise qui œuvre pour la transformation sociale et le changement de comportement, "on glisse très facilement au Cameroun dans l’invective tribale, dans l’insulte ethnique pour accuser un individu ou un groupe d’individus".

La commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme a prévu organiser dans le cadre de cette campagne, des caravanes de sensibilisation des populations à une meilleure utilisation des réseaux sociaux.

"On peut appartenir à une tribu X et n’avoir rien à faire avec ce que certaines personnes de cette tribu-là font dans la gestion des affaires publiques", soutient Ernesto Yene.

Eviter la guerre tribale

Le ministre de l’administration territoriale a par ailleurs servi une sévère mise en garde à certains médias locaux qui d’après lui s’apparentent à radio mille collines, en référence à la une radio qui avait incité à la haine raciale au Rwanda lors du génocide de 1994.

"Le Cameroun n’a pas besoin d’une radio mille collines, les médias n’ont pas pour vocation de jeter de l’huile sur le feu, en matière de droit, le voleur et le receleur sont tous condamnables, à bon entendeur salut", a déclaré Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale.

Depuis deux ans le gouvernement a également pénalisé les infractions sur l’outrage à la tribu ou à l’ethnie.

"La loi de 2016 n’avait pas légiféré en la matière, celle de 2019 est venue donc corriger en son article 241 nouveau intitulé outrage à la tribu ou à l’ethnie, dispose est puni d’un emprisonnement de un à deux ans, d’une amende de 300.000 à 3.000.000 celui qui par quelque moyen que ce soit tient des discours de haine ou procède à l’incitation des violences contre des personnes en raison de leur appartenance tribale ou ethnique", rappelle Maitre Pèlerine Tchatat Avocate au barreau du Cameroun.

La tenue d’un colloque national est l’une des activités phares de la campagne contre les discours haineux et xénophobes au Cameroun. "La campagne ne prévoit pas des sanctions, elle n’est non plus un moyen de restriction de la liberté d’expression des camerounais", a précisé M. Mafany Musongue.

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Malawi: raids policiers contre des réfugiés des Grands Lacs

Des policiers gardent le stade Chaize avant le début du match entre le Malawi et le Mali lors de la Coupe d'Afrique des Nations à Cabinda, le 18 janvier 2010.

Des centaines de Rwandais, Burundais et Congolais, dont certains tenaient des commerces illégaux, ont été arrêtés à Lilongwe après avoir refusé de retourner dans un camp de réfugiés, a-t-on appris jeudi auprès des autorités du Malawi.

Le ministère de la Sécurité intérieure a précisé que 408 réfugiés et demandeurs d'asile, y compris des enfants, ont été interpelés dans le cadre d'une opération policière lancée mercredi au petit matin dans plusieurs townships de la capitale.

Ces arrestations interviennent deux mois après un ultimatum lancé par le gouvernement pour que ces réfugiés retournent au camp surpeuplé de Dzaleka, à quelque 40 km de Lilongwe.

"Le délai accordé avait expiré", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Patrick Botha. "Nous avions indiqué que si ces personnes ne se déplaçaient pas, la police serait appelée à intervenir pour les y obliger".

La plupart des réfugiés et des demandeurs d'asile au Malawi viennent de la République démocratique du Congo (RDC), troublée par des conflits et violences, ainsi que du Rwanda et du Burundi.

Un représentant de la communauté burundaise de Lilongwe, Bantubino Leopold, s'est dit "surpris" par ces raids, le gouvernement s'étant engagé à protéger les réfugiés.

"Nous avons un accord [...] qui permet aux réfugiés qui peuvent se débrouiller seuls de gérer des entreprises dans le pays, afin qu'ils ne dépendent pas de l'aumône", a déclaré M. Leopold à l'AFP, alors que le gouvernement accuse certains des interpelés de gérer des commerces sans autorisation.

Ces arrestations sont une "violation flagrante du droit international des réfugiés" et favorisent "un environnement de peur et d'incertitude" pour les personnes concernées, a dénoncé la Coalition des défenseurs des droits de l'homme du Malawi.

Le Malawi accueille près de 70.000 réfugiés et demandeurs d'asile, selon l'agence onusienne pour les réfugiés (HCR). La plupart vivent à Dzaleka, camp de réfugiés créé en 1994 pour en accueillir environ 12.000, mais qui en compte plus de 56.000 selon le HCR.

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