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Une branche d'Aqmi affirme avoir enlevé la Suissesse au Mali


Photo d'otages extraite de la vidéo diffusée par AQMI, 30 septembre 2010.
Photo d'otages extraite de la vidéo diffusée par AQMI, 30 septembre 2010.

L'agence mauritanienne Al-Akhbar afiirme avoir reçu une vidéo de "l'Emirat du Sahara", une branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, affirmant avoir enlevé Béatrice Stockly à Tombouctou, dans le nord du Mali, dans la nuit du 7 au 8 janvier 2016.

D'après l'agence, en contrepartie de la libération de Mme Stockly, le groupe jihadiste exige "la remise en liberté d'un certain nombre de ses combattants en prison au Mali et l'un de ses dirigeants, Abou Tourab, détenu à la Cour pénale internationale", qui siège à La Haye.

Abou Tourab est le nom de guerre de Ahmad Al Faqi Al Mahdi, qui était un des chefs du groupe jihadiste malien Ansar Dine, lié à Aqmi. Accusé de destructions d'édifices religieux et de monuments historiques à Tombouctou en 2012, il est de fait le premier jihadiste devant la CPI, et le premier suspect arrêté dans l'enquête de la Cour sur le Mali. Il a comparu pour la première fois en septembre à La Haye, où il est détenu.

"Nous annonçons notre responsabilité dans l'enlèvement de cette mécréante évangélisatrice qui, par son travail, a réussi à faire sortir de l'islam nombres de fils de musulmans", selon les propos en arabe attribués par Al-Akhbar à un porte-parole de "l'Emirat du Sahara" s'exprimant dans la vidéo que l'agence n'a pas diffusée et que l'AFP n'a pu visionner.

Selon un de ses responsables joint par l'AFP, Al-Akhbar ne compte pas la mettre en ligne.

D'après Al-Akhbar, Mme Stockly apparaît dans la vidéo, elle y décrit son rapt à Tombouctou et y reconnaît ses activités "d'évangélisation".

Béatrice Stockly, une quadragénaire qui revendique sa foi chrétienne, était très impliquée dans les actions sociales à Tombouctou, où elle avait déjà été enlevée une première fois en 2012.

Elle avait été libérée au bout d'une dizaine de jours de captivité à la suite d'une médiation burkinabè par Ansar Dine, qui contrôlait alors la ville. Elle est retournée s'y installer en janvier 2013, lorsque les jihadistes en ont été chassés et ont été dispersés à la faveur d'une intervention militaire internationale déclenchée à l'initiative de la France.

"Les Moudjahidine l'ont détenue en 2012 avant de la remettre en liberté quelques jours plus tard après qu'elle s'est engagée à ne plus revenir à cette pratique condamnable en terre d'islam", une promesse qu'elle n'a pas respectée, "son sort était alors de retomber aux mains des Moudjahidine", est-il encore écrit dans la légende de la photo diffusée par Al-Akhbar.

Ansar Dine, dirigé par le Touareg Iyad Ag Ghaly, et Aqmi font partie des groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 jusqu'au déclenchement de l'intervention militaire internationale en janvier 2013.

Si cette opération, qui se poursuit actuellement, a chassé et dispersé les groupes jihadistes de ces vastes régions, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.

Avec AFP

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