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Un rapport officiel s'alarme de la persistance des inégalités au Maroc


La Grande Mosquée de Sale, au Maroc, le 24 novembre 2017.
La Grande Mosquée de Sale, au Maroc, le 24 novembre 2017.

Un organisme officiel marocain s'alarme de la persistance des inégalités qui "pèsent significativement sur la cohésion sociale" du royaume, dans un rapport relayé lundi par la presse marocaine.

La pauvreté, le chômage des jeunes et les inégalités sociales et territoriales sont "de moins en moins acceptées" par les Marocains, selon le Conseil économique, social et environnemental du Maroc (CESE), dans cette étude consultée par l'AFP.

Cet organisme consultatif public préconise dès lors de "relancer l’ascenseur social", dans ce pays de près de 35 millions d'habitants.

Le CESE déplore notamment la discrimination et l'exclusion touchant certaines catégories de la population, les disparités en termes d’accès aux soins, à l'éducation et à l'emploi, ainsi que les écarts de revenus.

Les Marocains protestent de plus en plus contre ces inégalités, comme le montrent les "mouvements sociaux observés" ces dernières années, fait remarquer l'organisme.

Après les mobilisations contre les retards de développement dans la région du Rif (nord), contre les pénuries d'eau dans le sud à Zagora (sud) ou le manque d'emplois à Jerada (nord-est), les réseaux sociaux ont pris le relais en avril avec une vaste campagne de boycott économique contre la "cherté de la vie".

Les Marocains sont "plus conscients de leurs droits et expriment davantage leur insatisfaction, leurs besoins et leurs attentes", analyse encore le CESE.

Ce "changement d'attitude" s'explique aussi par "l'essor" du digital: alors que la "participation politique demeure modeste et la confiance dans les institutions d’encadrement et d’intermédiation s’est affaiblie", internet est utilisé comme "espace de libre expression et de débat, autour de sujets qui intéressent la société, notamment la question des inégalités", soutient le rapport.

La publication de cette étude intervient alors que les réseaux sociaux marocains sont inondés, depuis début septembre, de vidéos montrant des jeunes du pays en route clandestinement vers l'Espagne à bord de bateaux pneumatiques, prêts à prendre tous les risques pour quitter leur pays.

"Le désespoir est plus dangereux que l'échec", titrait lundi le quotidien indépendant Akhbar al-Youm, en référence à la hausse des traversées clandestines par la mer.

Outre la recommandation de "relancer l’ascenseur social à travers une éducation moderne, de qualité et accessible à tous", le CESE préconise de "renforcer la gouvernance pour rétablir la confiance du citoyen dans la capacité des institutions et des politiques publiques à résorber les inégalités".

Avec AFP

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