Crimes/enquêtes
Un militant présumé de l'EI arrêté au Maroc en coordination avec le FBI

La police anti-terroriste marocaine a annoncé avoir arrêté vendredi, en coordination avec le FBI américain, un homme soupçonné d'être enrôlé dans l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) en vue de perpétrer des "actes terroristes" au Maroc.
Le suspect, opérant à Berkane (nord-est du pays), serait impliqué "dans la préparation d'un projet terroriste visant à porter gravement atteinte à l'ordre public", a indiqué le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) dans un communiqué.
"Les contours de son projet terroriste ont été dévoilés sur la base de recherches et d'investigations techniques conjointes avec le FBI", la police fédérale américaine, précise le communiqué.
L'annonce survient à quelques jours de la tenue d'une réunion de la coalition internationale anti-Etat islamique, co-présidée par le Maroc et les Etats-Unis, mercredi à Marrakech (ouest).
Cette opération "atteste, une fois de plus, de la persistance des dangers de la menace terroriste qui pèse" sur le Maroc et "reflète également l'importance de la coopération bilatérale, conjointe et avancée avec les Etats-Unis dans le domaine de la lutte contre le terrorisme", souligne le BCIJ.
Le suspect, un ingénieur de 37 ans, "gérait un groupe fermé sur une plateforme de communication aux objectifs et projets extrémistes, visant à enrôler et à embrigader" des sympathisants, détaille-t-il.
L'objectif était de commettre des attentats contre des personnalités marocaines et étrangères sur le territoire national, selon la même source.
Si le royaume chérifien a été épargné ces dernières années par les violences liées aux groupes jihadistes, les services de sécurité font régulièrement état de coups de filet anti-EI et de projets d'attentat déjoués.
Depuis 2002, la police marocaine a démantelé plus de 2.000 cellules terroristes et interpellé plus de 3.500 personnes dans le cadre d'affaires liées au terrorisme, selon les autorités.
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Rébellion du M23: déploiement en RDC de soldats ougandais de la force est-africaine

Après les Kényans et les Burundais, les soldats ougandais de la force régionale est-africaine chargée de superviser le retrait des rebelles du M23 ont commencé à arriver vendredi dans l'est de la RD Congo, où la situation demeure explosive.
Ce nouveau contingent déployé sous la bannière de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) est entré en RDC par le poste-frontière de Bunagana, un important carrefour commercial dont la rébellion s'était emparée en juin dernier.
"Les Ougandais viennent d'arriver chez nous à Bunagana, ils viennent de passer avec des chars, des véhicules. Ils sont très nombreux", a déclaré par téléphone à l'AFP une habitante de la ville, située à environ 70 km au nord-est de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Le commandant kényan de la force de l'EAC, le général Jeff Nyagah, a précisé à Goma que ce contingent ougandais comptait 1.000 hommes. "Ils sont entrés ce matin", a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils devraient atteindre à terme un effectif de 2.000 hommes. La mission des soldats ougandais n'est pas pour l'instant de "combattre" le M23, a souligné jeudi le président ougandais Yoweri Museveni, mais d'occuper, en tant que "force neutre", des "positions remises par le M23 à la force de l'EAC".
Ce déploiement, initialement prévu mercredi, puis jeudi et de nouveau reporté après des discussions entre l'EAC et le M23, intervient alors que le 30 mars aurait dû marquer la fin du retrait "de tous les groupes armés" de l'est de la RDC, selon un calendrier adopté mi-février à Addis Abeba par des chefs d'Etat de l'EAC. Une échéance qui n'a pas été respectée.
"Le retrait du M23 va être séquentiel", a déclaré le général Nyagah, alors que, selon des témoins, les rebelles sont encore dans Bunagana. "Le M23 est encore ici", a affirmé un autre habitant. "Nous attendons qu'il se retire, c'est alors que nous pourrons dire qu'il y a une évolution", a-t-il ajouté.
Humiliation
Le M23, rébellion majoritairement tutsi qui s'est emparée depuis un an de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, avec le soutien du Rwanda selon des experts de l'ONU, a annoncé son retrait de certaines localités, mais ces annonces ont été qualifiées de "diversion" par l'armée congolaise. Un cessez-le-feu aurait par ailleurs dû entrer en vigueur le 7 mars mais, encore une fois, n'a pas non plus été respecté.
Il n'y a pas eu récemment de combats d'ampleur entre l'armée congolaise (les FARDC) et les rebelles, mais des affrontements sont régulièrement signalés, impliquant le plus souvent des groupes armés s'érigeant en "patriotes" face au M23. Les soldats ougandais doivent se déployer dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru.
Dans le même territoire sont positionnés depuis fin 2022 des soldats kényans de la force de l'EAC, qui se sont vite vu reprocher par la population de ne pas contraindre les rebelles à se retirer mais plutôt de cohabiter avec eux. A leur arrivée, les Congolais avaient compris que leur mandat devait être "offensif", ce qui n'a pas été le cas.
Des troupes burundaises de l'EAC sont, de leur côté, déployées dans le territoire voisin de Masisi. Un contingent sud-soudanais est également prévu mais n'est pas encore arrivé. D'autres soldats ougandais sont déjà présents dans l'est de la RDC, depuis fin 2021, mais pas dans le cadre de l'EAC. Ils mènent plus au nord des opérations avec l'armée congolaise contre des rebelles d'origine ougandaise, les ADF (Forces démocratiques alliées).
La création de la force de l'EAC avait été décidée en juin dernier, en parallèle aux démarches diplomatiques et en plus de la force de l'ONU (Monusco), avec l'objectif de ramener la paix dans l'Est congolais, en proie aux violences armées depuis près de 30 ans.
Selon l'ONU, ces violences ont encore fait plus de 1.300 morts ces six derniers mois. La semaine dernière, un ancien chef rebelle, Jean-Pierre Bemba, a été nommé ministre de la Défense de RDC. "La tâche est immense", a-t-il déclaré en prenant ses fonctions, aussi immense que "notre humiliation en tant que nation".
Il s'est notamment assigné comme mission "la montée en puissance des FARDC" qui, par manque d'organisation, de moyens, de professionnalisme, selon des experts, se sont montrées incapables jusqu'à présent de stopper l'avancée rebelle.
Inculpé à New York, Donald Trump va devoir être placé "en état d'arrestation"

Dans les jours qui viennent, l'ancien président Donald Trump devra être brièvement placé "en état d'arrestation", photographié et ses empreintes digitales relevées.
L'ancien président américain Donald Trump est inculpé au pénal dans une affaire d'achat du silence d'une actrice de films X en 2016 et va devoir "se rendre" à la justice de New York, un fait historique sans précédent pour un ancien président américain, qui a dénoncé jeudi une "persécution politique".
L'ancien locataire de la Maison Blanche, qui rêve de la reconquérir en 2024, est officiellement inculpé par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, dépendant de la justice de l'Etat de New York, pour une affaire de versement, juste avant la présidentielle de 2016, de 130.000 dollars à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels.
"Nous avons contacté ce soir l'avocat de M. Trump pour coordonner sa reddition devant le procureur du district de Manhattan pour une audience d'inculpation devant une cour suprême", un tribunal de New York, a indiqué dans un communiqué un porte-parole du parquet de Manhattan, après qu'un grand jury -- panel de citoyens aux pouvoirs d'enquête qui travaille de concert avec des procureurs -- eut voté cette inculpation de l'ex-président des Etats-Unis.
Cet acte et le détail des poursuites restent pour l'instant "sous scellés" et la date de l'audience n'est pas encore connue, selon le parquet.
Le 45e président des Etats-Unis (2017-2021) a dénoncé dans un communiqué une "persécution politique et une ingérence dans l'élection" présidentielle de novembre 2024.
Pour lui, il s'agit d'une "chasse aux sorcières" qui "se retournera contre (Joe) Biden", le président démocrate élu en novembre 2020 et que M. Trump accuse depuis plus de deux ans d'avoir "volé" la victoire.
"Contraire aux valeurs de l'Amérique"
L'un de ses fils, Eric Trump, a tonné sur Twitter contre "un acte opportuniste visant un opposant politique en pleine campagne électorale".
L'un des rivaux républicains de Trump pour 2024, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, a jugé cette inculpation "contraire aux valeurs de l'Amérique" et assuré que son Etat, où réside l'ancien président, ne répondrait pas favorablement "à une demande d'extradition" de l'Etat de New York.
Même soutien sans faille du président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, pour qui "le peuple américain ne tolérera pas cette injustice" et un "abus de pouvoir sans précédent" de la part du procureur Bragg, issu du parti démocrate.
"Personne au-dessus des lois"
Pour l'avocat de Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, il n'y a "pas de quoi se réjouir". "Le travail difficile et consciencieux des grands jurés doit être respecté", a écrit sur Twitter Clark Brewster. "Maintenant que la vérité et la justice l'emportent. Personne n'est au-dessus de la loi".
Depuis des années, la justice new-yorkaise cherche à déterminer si l'ex-président républicain de 76 ans s'est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction mineure, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l'argent à Stormy Daniels, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016.
Dans quel but? Pour qu'elle taise une supposée relation extraconjugale 10 ans plus tôt en 2006.
Selon la procédure pénale de l'Etat de New York, le procureur Bragg devait se conformer au vote d'inculpation du grand jury dont les débats sont confidentiels.
Dans les jours qui viennent, l'ancien président Trump devra donc se "rendre" au tribunal de Manhattan pour se voir signifier son inculpation par un juge, être brièvement et symboliquement placé "en état d'arrestation", photographié et ses empreintes digitales relevées.
Il devra alors plaider coupable ou non coupable.
L'homme clé du dossier s'appelle Michael Cohen: ancien avocat et désormais ennemi de M. Trump, il avait payé Stormy Daniels. Il a témoigné devant le grand jury, et l'actrice a aussi coopéré avec la justice.
Après avoir tenu en haleine l'Amérique pendant dix jours, cette inculpation historique semblait encore jeudi ne pas devoir survenir avant fin avril.
La presse bruissait de rumeurs début mars d'une possible mise en cause du milliardaire républicain, cerné par ailleurs par d'autres dossiers judiciaires.
Il avait réussi un coup d'éclat politique, le 18 mars, en affirmant sur son réseau Truth Social qu'il serait "arrêté" et comparaîtrait à New York trois jours plus tard.
Mais rien ne s'était passé.
Procureur contesté
Toute la presse de New York et de Washington affirmait encore d'une seule voix mercredi soir, citant des sources proches du dossier, que la justice ne devrait pas se prononcer avant le 24 avril.
Depuis le 20 mars, le grand jury à New York ne s'était réuni qu'à deux reprises et aucune autre convocation n'était prévue.
De son côté, Donald Trump, qui a toujours nié "tout délit" et toute liaison avec Stormy Daniels, avait estimé dimanche que l'enquête de M. Bragg était "morte", une "escroquerie" et une "ingérence électorale" orchestrées par des "voyous" avant 2024.
Accusé par M. Trump d'être un "animal" et un "raciste", le procureur Bragg, un magistrat afro-américain classé à gauche, en poste depuis janvier 2022, avait répondu que l'homme d'affaires avait "créé une fausse attente" médiatique sur son inculpation et dénoncé une "ingérence" dans l'enquête.
A Manhattan, où l'ancien président populiste n'avait pu rallier la semaine dernière que quelques dizaines de partisans, les abords du tribunal et de la Trump Tower étaient très calmes jeudi soir.
Donald Trump inculpé au pénal par un grand jury de New York, une première

Donald Trump a été inculpé dans une affaire d'achat du silence d'une star du porno en 2016 et devrait comparaître mardi devant la justice pénale de New York, un fait historique sans précédent pour un ancien président américain, qui a dénoncé jeudi une "persécution politique".
L'ancien locataire de la Maison Blanche, qui rêve de la reconquérir en 2024, est officiellement inculpé par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, dépendant de la justice de l'État de New York, pour une affaire de versement et de remboursement, juste avant la présidentielle de novembre 2016, de 130.000 dollars à l'actrice et réalisatrice de films X, Stormy Daniels. "Nous nous attendons à ce que la lecture de l'acte d'accusation ait lieu mardi", a déclaré son avocate Susan Necheles dans un courriel à l'AFP.
Un porte-parole du parquet local avait indiqué auparavant avoir organisé avec la défense de M. Trump "sa reddition devant le procureur du district de Manhattan pour une audience d'inculpation devant une cour suprême", un tribunal, selon un communiqué publié après le vote d'un grand jury – un panel de citoyens aux pouvoirs d'enquête qui travaille de concert avec des procureurs – en faveur de cette inculpation.
Cet acte et les poursuites restent pour l'instant "sous scellés". CNN évoque une trentaine de chefs d'inculpation tournant autour de fraudes pour dissimuler la circulation et la comptabilité fin 2016 des 130.000 dollars.
Le 45e président des États-Unis a brocardé dans un communiqué une "persécution politique et une ingérence dans l'élection" présidentielle de 2024. Il a dénoncé une "chasse aux sorcières" qui "se retournera contre Biden", le président démocrate élu en novembre 2020 et que M. Trump accuse depuis plus de deux ans d'avoir "volé" sa victoire.
"Contraire aux valeurs de l'Amérique"
Sur son réseau social Truth Social, le milliardaire, qui a bouleversé depuis 2015 le système politique et l'équilibre des pouvoirs aux États-Unis, a torpillé des adversaires qu'il n'a pas nommés: "Ils me poursuivent de manière bidon et honteuse parce qu'ils savent que je suis aux côtés du peuple américain et que je ne peux pas bénéficier d'un procès équitable à New York!" sa ville natale majoritairement démocrate.
L'un des rivaux républicains de Trump pour 2024, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, a jugé cette inculpation "contraire aux valeurs de l'Amérique" et assuré que son État, où réside l'ancien président, ne répondrait pas favorablement "à une demande d'extradition" de l'État de New York.
Même soutien sans faille du président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, pour qui "le peuple américain ne tolérera pas cette injustice" et un "abus de pouvoir sans précédent" de la part du procureur Bragg.
"Personne au-dessus des lois"
Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, qui a collaboré avec la justice depuis près de six ans, s'est exclamée sur Twitter qu'elle ne voulait "pas renverser son champagne". Son avocat Clark Brewster a lancé: "Personne n'est au-dessus de la loi". Du côté des démocrates, le parlementaire Adam Schiff, a jugé que "l'inculpation et l'arrestation d'un ancien président étaient uniques dans toute l'histoire américaine".
Depuis des années, la justice new-yorkaise cherche à déterminer si l'ex-président républicain de 76 ans s'est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction mineure, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l'argent à Stormy Daniels, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016.
Dans quel but? Pour que celle-ci taise une supposée relation extraconjugale datant de 2006.
M. Trump devra donc se "rendre" au tribunal de Manhattan pour la lecture de l'acte d'accusation par un juge, être brièvement et symboliquement placé "en état d'arrestation", photographié et ses empreintes digitales relevées. Il devra plaider coupable ou non coupable.
L'homme clé du dossier s'appelle Michael Cohen: ancien avocat de Donald Trump devenu son ennemi, il avait payé Stormy Daniels en 2016 et s'était fait rembourser. Après une peine de prison, il collabore à l'enquête à partir de fin 2018 et a témoigné plusieurs fois devant le grand jury.
"Escroquerie"
La presse bruissait de rumeurs en mars d'une mise en cause du milliardaire républicain, cerné par ailleurs par d'autres dossiers judiciaires. Il avait réussi un coup d'éclat politique, le 18 mars, en affirmant sur son réseau Truth Social qu'il serait "arrêté" et comparaîtrait à New York trois jours plus tard. Mais rien ne s'était passé.
Après avoir tenu l'Amérique en haleine, tous les journaux de New York et Washington affirmaient encore d'une seule voix mercredi que la justice ne devrait pas se prononcer avant le 24 avril. De son côté, Donald Trump, qui a toujours nié "tout délit" et toute liaison avec Stormy Daniels, avait qualifié dimanche l'enquête de M. Bragg de "morte" et d'"escroquerie" orchestrée par des "voyous" avant 2024.
Accusé par l'ancien président d'être un "animal" et un "raciste", le procureur Bragg, un magistrat afro-américain classé à gauche, en poste depuis janvier 2022, lui avait répondu qu'il avait "créé une fausse attente" médiatique sur son inculpation et dénoncé une "ingérence" dans l'enquête. À Manhattan, où l'ancien président populiste n'avait pu rallier la semaine dernière que quelques dizaines de partisans, les abords du tribunal et de la Trump Tower étaient très calmes jeudi soir.