"Le juge (Jean-Marc) Herbaut s'est rendu au Mali quatre ans après les faits", a déclaré samedi Danièle Gonod, présidente de l'association lors de sa 5ème assemblée générale qui s'est tenue à Paris.
Mme Gonod a précisé que lors de ce déplacement de plusieurs jours en février, le juge Herbaut était accompagné de deux autres magistrats anti-terroristes, l'un enquêtant sur l'attaque commise à Bamako le 5 mars 2015 contre le restaurant La Terrasse (5 morts), et l'autre sur celle menée contre l'hôtel Radisson de la capitale malienne le 20 novembre 2015 (22 morts).
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Le juge Herbaut est resté à Bamako, sans pouvoir se rendre à Kidal, en raison de l'insécurité qui y règne.
C'est la première fois qu'un juge chargé de l'enquête sur la mort des deux journalistes peut se rendre au Mali, ce qui, pour l'association, représente "une avancée importante".
Selon Valérie Courtois, avocate de Marie-Solange Poinsot, mère de Ghislaine Dupont, qui a pu s'entretenir avec le juge Herbaut, ce dernier a bénéficié durant son séjour "d'une grande coopération des Maliens" qui ont mis en place en septembre dernier à Bamako un pôle de magistrats anti-terroristes.
"Les données téléphoniques" d'appareils récupérés sur place à Kidal sur les lieux de l'assassinat "doivent être intégrées au dossier", a indiqué l'avocate, précisant que, outre les téléphones des journalistes, "trois appareils ont été retrouvés qui permettront de savoir qui communiquait avec qui".
Depuis l'arrivée au pouvoir en France du président Emmanuel Macron en 2017, "les conseillers de l'Elysée sont plus disponibles", a de son côté affirmé Christophe Boisbouvier, journaliste à RFI et membre de l'association.
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Le 29 novembre 2017, dans une interview accordée à RFI et à la chaîne France 24 à l’occasion d’un voyage en Afrique, M. Macron avait déclaré que la France mettait "tout en oeuvre" pour capturer les auteurs et commanditaires de ces assassinats.
Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été enlevés au cours d'un reportage puis tués le 2 novembre 2013 près de Kidal, quelques mois après l'opération française Serval destinée à chasser les jihadistes qui occupaient le nord du Mali et menaçaient de marcher sur Bamako.
Fin janvier 2017, une enquête diffusée sur la chaîne France 2 avait accrédité pour la première fois l'hypothèse d’un lien entre ces assassinats et les tractations menées pour la libération des otages enlevés en 2010 à Arlit (Niger), dont les quatre derniers avaient été libérés quatre jours plus tôt.
Selon l’enquête de l'émission Envoyé Spécial, l’assassinat des deux journalistes pourrait être une vengeance de kidnappeurs n'ayant pas reçu leur part de rançon. Mais cette piste n'a pas été jugée crédible par les enquêteurs français, une décision que les familles jugent "tout aussi décevante qu’arbitraire".
Avec AFP