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Un homme tué lors d'échauffourées avec la police en Ouganda


Des policiers anti-émeutes à Kampala, Ouganda, le 21 septembre 2017.
Des policiers anti-émeutes à Kampala, Ouganda, le 21 septembre 2017.

Un homme a été tué mercredi dans le sud-ouest de l'Ouganda lors d'échauffourées entre l'opposition et la police, qui a interdit les manifestations "illégales" contre un projet de suppression de la limite d'âge pour être élu président.

L'incident s'est déroulé à Rukungiri, la ville de naissance du leader de l'opposition Kizza Besigye, située à environ 370 km à l'ouest de la capitale Kampala, en marge d'une réunion du Forum pour le changement démocratique (FDC), le parti de M. Besigye.

"Il y a eu une bagarre entre la police et des civils", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police locale, Elly Maate, expliquant que le FDC n'avait jamais obtenu l'autorisation des gérants du stade où il se réunissait ni de la police pour cette rencontre.

"Par provocation, ils ont commencé à lancer des pierres sur les policiers. On confirme la mort d'une personne. Il a été touché par une pierre à la tête et non (tué) par balle", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait d'un jeune homme.

Selon le porte-parole de la police, M. Besigye était sur les lieux avec d'autres hauts responsables du parti et le pare-brise de sa voiture a été brisé par des pierres.

M. Besigye a affirmé à l'AFP avoir prévenu les gérants du stade de cette réunion, où le FDC entendait discuter du projet de suppression de la limite d'âge qui pourrait permettre au chef de l'Etat, Yoweri Museveni, 73 ans, de briguer un sixième mandat en 2021.

"Comme d'habitude, la police a eu la main lourde. Ils ont menacé de perturber notre réunion. Malheureusement, nous avons perdu une personne", a-t-il déclaré, promettant de poursuivre son combat.

La police avait auparavant annoncé interdire les manifestations "illégales" en lien avec le projet de suppression de la limite d'âge pour être président. Les parlementaires mènent actuellement des consultations au sein de la population pour recueillir son avis sur la question.

"Ces consultations ne doivent pas prendre la forme de manifestations illégales, de défilés illégaux, d'incitation à la violence et à la haine, l'utilisation de langage injurieux, d'actes de vandalisme de toutes sortes, d'intimation de toute personne perçue comme soutenant la suppression de la limite d'âge", a déclaré dans un communiqué le chef adjoint de la police, Assuman Mugenyi.

Fin septembre, le Parlement ougandais a adopté une motion autorisant un député du parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale (NRM), à présenter un projet de loi visant à amender la Constitution en vue de supprimer l'âge limite de 75 ans pour être élu président.

Pour que cet amendement soit effectif, le projet de loi devra être débattu puis adopté à la majorité des deux tiers lors de deux votes espacés d'au moins 14 jours. Le Parlement ougandais est largement dominé par le parti au pouvoir. Aucune date n'a encore été fixée pour ce débat.

Fin septembre, les travaux parlementaires ont tourné au pugilat avant que des députés de l'opposition scandalisés par le projet de réforme ne soient évacués manu militari du Parlement.

En Ouganda, les autorités interdisent régulièrement les manifestations de l'opposition.

Avec AFP

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