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Un député tire en l'air en pleine séance à l'Assemblée en Centrafrique


Le parlement centrafricain lors de la réception du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le 27 octobre 2017
Le parlement centrafricain lors de la réception du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le 27 octobre 2017

Un député centrafricain choisi par le groupe parlementaire de la présidence a été élu lundi par ses pairs président du Parlement, où un autre député a tiré en l'air en séance en fin de matinée.

Laurent Ngon-Baba, député de Baboua (ouest) et ancien ministre sous le président François Bozizé (2003-2012), a été élu lundi président de l'Assemblée nationale.

"La majorité n'a présenté qu'un candidat et a voté en bloc", a dit à l'AFP Steve Koba, président du groupe parlementaire du président Faustin-Archange Touadéra, "Coeurs Unis".

"Nous n'avons plus le droit à l'erreur", a déclaré M. Ngon-Baba, élu par 112 voix et 4 bulletins nuls. "Nous allons immédiatement prendre des mesures, surtout en ce qui concerne la gestion des ressources financières".

Un des motifs avancés par les députés pour la destitution vendredi de l'ancien président de l'Assemblée, Karim Meckassoua, portait sur de présumées malversations financières.

A la mi-journée, alors que les candidats au perchoir prononçaient leur discours, un député a sorti un pistolet et a tiré en l'air.

Alfred Yekatom, ex-chef des milices antibalaka du Sud, a voulu s'en prendre à un autre député. En tentant de s'enfuir, il a tiré en l'air dans l'hémicycle.

En 2015, M. Yekatom avait été placé sur la liste de l'ONU des personnes "se livrant ou apportant un appui à des actes qui compromettent la paix" en RCA.

Il a été ensuite arrêté dans les couloirs de l'Assemblée par les forces de sécurité. Quelques instants plus tard, une voiture a tenté de forcer le barrage de police devant l'Assemblée où des tirs ont été entendus.

La séance a repris une heure plus tard, après une fouille de chaque député par les forces de sécurité.

Vendredi, les députés avaient destitué du perchoir Karim Meckassoua, député du PK5 de Bangui, quartier regroupant la majorité des musulmans de la capitale et souvent théâtre de violences.

Des tirs épars avaient été entendus au PK5 de Bangui vendredi après sa destitution, et dans des villes du centre et de l'est, Bambari et Bria.

Karim Meckassoua avait dimanche appelé au calme.

Après le déferlement de haine entre rebelles de la coalition Séléka à dominante musulmane et groupes antibalaka prétendant défendre les chrétiens à partir de 2013, son élection au perchoir en 2016 était apparue comme un symbole de réconciliation en Centrafrique, dirigée par un chrétien, Faustin-Archange Touadéra.

Mais dans ce pays où l'influence politique reste en partie communautaire, les relations entre les deux hommes n'ont jamais été bonnes.

Certains députés n'ont pas hésité à accuser la présidence d'avoir piloté la procédure de destitution de M. Meckassoua pour y placer un fidèle de M. Touadéra.

"On nous a accusé d'agir selon des critères confessionnels, mais celui qui a été élu est un musulman!", a réagi Mathurin Dimbélet, 2e vice-président du bureau de l'Assemblée.

Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus pauvres au monde mais riche en diamants, or et uranium, vit sous la coupe de groupes armés.

Avec AFP

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