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Les États-Unis se préparent pour une nouvelle phase de la guerre en Ukraine


Des gens se tiennent à côté d'une fosse commune à Bucha, à la périphérie de Kiev, en Ukraine, le 4 avril 2022. (AP Photo/Rodrigo Abd)
Des gens se tiennent à côté d'une fosse commune à Bucha, à la périphérie de Kiev, en Ukraine, le 4 avril 2022. (AP Photo/Rodrigo Abd)

Une offensive russe concentrée sur l'est du pays, mais sans que les attaques contre des cibles civiles ne faiblissent: les Etats-Unis estiment que la guerre en Ukraine aborde une nouvelle phase, appelant une nouvelle réponse des Occidentaux.

Comme il l'avait déjà fait peu avant que la Russie ne lance son invasion le 24 février, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan est venu lundi devant la presse détailler ce que seront, selon les Américains, les prochains mouvements de l'armée russe.

Selon lui, la Russie "est en train de repositionner ses forces pour concentrer son offensive sur l'est et des parties du sud de l'Ukraine". Elle "a essayé de soumettre toute l'Ukraine et a échoué", a-t-il jugé, estimant que cette nouvelle phase "pourrait durer des mois ou plus".

Washington Forum : la guerre en Ukraine
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Selon Washington, "Moscou va continuer des frappes aériennes et des tirs de missiles sur le reste du pays pour causer des dégâts militaires et économiques et aussi, clairement, pour semer la terreur".

Sanctions et armement

Alors que les images de nombreux corps à Boutcha, localité de la banlieue de Kiev récemment reprise par les forces ukrainiennes, ont suscité un tollé international, le président américain Joe Biden a promis "des sanctions supplémentaires" contre la Russie.

Elles seront annoncées "cette semaine", a précisé Jake Sullivan, insistant sur la volonté de "consensus" avec l'Union européenne, qui de son côté discute en "urgence" de nouvelles représailles économiques contre Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken se rend d'ailleurs à Bruxelles, mercredi et jeudi pour participer à des réunions de l'Otan et du G7.

Après avoir déjà annoncé plusieurs trains de mesures, il ne reste plus guère d'options aux Occidentaux, à part celle, majeure, qui consisterait à attaquer les ventes d'énergie russe à l'Europe, pour l'instant largement épargnées.

Au-delà des sanctions économiques, Jake Sullivan a promis "d'autres annonces d'assistance militaire supplémentaire dans les prochains jours" pour l'Ukraine, notant que les équipements pouvaient provenir des Etats-Unis eux-mêmes ou être acheminés depuis d'autres pays.


Il a évoqué des "systèmes de défense aérienne de longue portée, des systèmes d'artillerie et des système de défense côtière", sans donner plus de détails mais en assurant que déjà, les livraisons d'armes et de matériel à l'armée ukrainienne se déroulaient "à un rythme jamais vu."

En plus d'être économique et militaire, la réponse à la Russie doit aussi être judiciaire, estiment les Américains.

"Crimes de guerre"

"Nous devons rassembler les informations" et "nous devons avoir tous les détails" pour "avoir un procès pour crimes de guerre", a dit lundi Joe Biden, interrogé sur les événements à Boutcha.

"Vous vous souvenez peut-être que j'ai été critiqué pour avoir appelé Poutine un 'criminel de guerre'. Hé bien la vérité (...) c'est qu'il est un criminel de guerre", a-t-il encore déclaré.

Jake Sullivan a indiqué que la Cour pénale internationale - dont les Etats-Unis ne font pas partie - était "l'un des lieux" où des crimes de guerre avaient été jugés mais a estimé qu'il existait aussi "d'autres mécanismes."

Le conseiller à la sécurité nationale a par ailleurs déclaré: "Nous avons vu des atrocités, nous avons vu des crimes de guerre, nous n'avons pas vu jusqu'ici un niveau d'attaque de la vie du peuple ukrainien qui atteigne le niveau du génocide. Mais c'est quelque chose que nous continuons à surveiller."

Le président ukrainien Volodomyr Zelensky a lui accusé lundi les forces russes d'avoir commis des "crimes de guerre" qui seront "reconnus comme génocide".

Moscou a pour sa part démenti avoir tué des civils à Boutcha, le Kremlin et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov évoquant des "falsifications" et mises en scène à destination de la presse.

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