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Libye : l'UE augmente la pression, mais n'annonce pas encore de sanctions


Combats à Benghazi, Libye, le 28 février 2016.
Combats à Benghazi, Libye, le 28 février 2016.

L'UE va entamer un "travail en interne pour sanctionner des personnes qui entravent" la formation d'un gouvernement d'unité nationale en Libye, a annoncé lundi la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Devant le manque d'enthousiasme de l'ONU qui mène le processus de réconciliation nationale, les ministres européens des Affaires étrangères ont préféré temporiser sur l'imposition de sanctions contre trois responsables libyens, à laquelle Paris appelait avec insistance.

"Nous avons commencé notre travail interne pour sanctionner des individus qui obstruent le processus libyen", a déclaré Mme Mogherini à l'issue de leur réunion mensuelle à Bruxelles.

Il n'y a "pas eu de décision sur les sanctions aujourd'hui", a pour sa part précisé le secrétaire d'Etat allemand Michael Roth.

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a déjeuné avec les 28 chefs de la diplomatie européens pour faire le point sur la formation d'un gouvernement d'unité, un processus qui tarde à se concrétiser et qui n'a pas reçu le feu vert du Parlement reconnu par la communauté internationale.

Martin Kobler dans une conférence de presse à Tripoli (22 nov. 2015)
Martin Kobler dans une conférence de presse à Tripoli (22 nov. 2015)

"M. Kobler a clairement dit que ceci n'est pas une question centrale pour les Nations unies en ce moment", a expliqué M. Roth.

L'émissaire onusien avait lui-même affirmé en arrivant que "la question des sanctions n'est pas à l'agenda de l'ONU". "Je ne donnerai pas de recommandations sur (l'opportunité de décréter) des sanctions. J'informerai seulement sur la situation sur le terrain", avait-il dit.

Le conseil présidentiel libyen, composé de membres de factions rivales libyennes, a proclamé samedi l'entrée dans ses fonctions du gouvernement d'union nationale qu'appelle de ses voeux l'ONU, même si le vote de confiance requis du Parlement n'a pas eu lieu.

Le conseil a dit se baser sur le soutien d'une centaine de membres du Parlement reconnu par la communauté internationale. Faute de quorum, ce Parlement, basé à Tobrouk (est), n'a pu se réunir en février pour voter la confiance.

La France pointe la responsabilité du président de la chambre, Aguila Saleh, dans ce blocage mais elle veut également placer sur une liste noire le président du Parlement de Tripoli Nouri Abou Sahmein et le chef du gouvernement de Tripoli, Khalifa al-Ghweil.

Dimanche à Paris, les ministres des Affaires étrangères des cinq pays représentés à une réunion sur la Syrie, dont le secrétaire d'Etat américain John Kerry, ont tous agité la menace de sanctions.

"Il y a urgence (...) Si certains se mettent en travers (...) nous sommes prêts à exiger des sanctions contre ceux qui mettent des entraves, ceux qui empêchent les autorités libyennes de s'installer, de faire leur travail, de mettre de l'ordre dans leur pays, d'assurer la sécurité de leur pays, et puis de nous permettre tous ensemble de lutter contre le terrorisme", avait insisté le ministre français Jean-Marc Ayrault lundi matin.

Avec AFP

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