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Ouverture du plus grand procès de putschistes présumés en Turquie


Recep Tayyip Erdogan s'adresse à ses partisans au parlement, Ankara, Turquie, le 25 juillet 2017. (Presidential Press Service/Pool via AP)
Recep Tayyip Erdogan s'adresse à ses partisans au parlement, Ankara, Turquie, le 25 juillet 2017. (Presidential Press Service/Pool via AP)

Près de 500 personnes, soupçonnées d'avoir pris part au coup d'Etat manqué de juillet 2016 en Turquie depuis une base de l'armée de l'air ayant servi de centre de commandement aux putschistes, seront jugées à partir de mardi.

Au total 486 suspects sont poursuivis dans le cadre de ce procès, le dernier en date en lien avec le putsch manqué du 15 juillet 2016, dans une salle spécialement aménagée dans une prison à la lisière de la capitale Ankara.

Ils sont soupçonnés d'avoir orchestré le coup depuis la base aérienne d'Akinci au nord-ouest d'Ankara, présentée comme le centre de commandement des putschistes.

L'audience doit commencer à 10 heures (7 heures GMT).

C'est depuis la base d'Akinci, affirment les autorités, que les ordres ont été donnés aux pilotes de l'armée de l'air qui ont bombardé le parlement et le palais présidentiel dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016.

Parmi les suspects qui sont jugés, 461 sont en détention, sept autres sont en fuite alors que les autres comparaissent libres.

Le principal suspect jugé par contumace est le prédicateur auto-exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'être le cerveau du putsch, ce que l'intéressé dément catégoriquement.

Adil Oksuz, considéré comme le chef opérationnel des putschistes, est lui aussi en fuite. Il avait pourtant été arrêté après le coup avant d'être libéré dans des conditions troubles sur ordre d'un juge.

Son second, l'homme d'affaires Kemal Batmaz, détenu dans une prison près d'Ankara, sera en revanche présent au tribunal.

L'ancien chef de l'armée de l'air Akin Ozturk figure lui aussi parmi les suspects déjà en détention. Avec d'autres accusés, il est jugé dans plusieurs procès en lien avec le putsch manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Sous haute sécurité

Plusieurs chefs d'accusation ont été retenus contre les suspects, allant de tentative d'assassinat de M. Erdogan à violation de la constitution.

Le chef d'état-major, le général Hulusi Akar, et d'autres hauts gradés de l'armée avaient en outre été séquestrés sur la base d'Akinci par des militaires factieux avant d'être relâchés le 16 juillet au matin.

Le procès se tient dans la prison de Sincan, près d'Ankara, où une immense salle d'audience pouvant accueillir plus de 1.500 personnes a été construite spécialement pour la tenue de procès géants liés au putsch manqué.

Un imposant dispositif de sécurité est prévu pour l'audience, mobilisant 1.130 agents de sécurité à l'intérieur et aux abords de la salle, selon l'agence progouvernementale Anadolu. Des véhicules blindés, des snipers et un drone de surveillance seront également déployés.

En mai, un autre procès impliquant plus de 200 instigateurs présumés du putsch manqué s'y était ouvert sous haute sécurité, avec des manifestants rassemblés aux abords de la prison pour réclamer la peine de mort pour les accusés.

Un procès similaire pour quelque 330 suspects avait débuté en février dans la même salle d'audience.

Quelque 250 personnes avaient été tuées lors de la tentative de coup d'Etat, ainsi que 24 putschistes présumés.

Plusieurs procès de putschistes présumés se sont ouverts ces derniers mois en Turquie où plus de 50.000 personnes soupçonnées d'être liées aux réseaux gulénistes ont été arrêtées depuis la tentative de coup d'Etat.

Avec AFP

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