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Trump menace de "tariffer" les pays qui refusent d'échanger équitablement


Le président des États-Unis, Donald Trump, lors d'une déclaration conjointe avec le président chinois Xi Jinping au Grand Palais du Peuple à Beijing, en Chine, le 9 novembre 2017.
Le président des États-Unis, Donald Trump, lors d'une déclaration conjointe avec le président chinois Xi Jinping au Grand Palais du Peuple à Beijing, en Chine, le 9 novembre 2017.

Donald Trump a eu recours à la menace et au néologisme, affirmant que les pays refusant de pratiquer un commerce équitable avec les Etats-Unis seront "Tariffés!", à un moment où de nouvelles mesures contre la Chine semblent imminentes.

Plusieurs médias américains se sont fait l'écho depuis vendredi de la volonté du président de taxer 200 milliards de dollars d'importations chinoises supplémentaires. Le président "n'est pas satisfait des discussions avec la Chine. Mon sentiment est que des annonces pourraient être faites bientôt", a déclaré Larry Kudlow, le conseiller économique de la Maison Blanche se refusant à donner des précisions.

"Les tarifs (douaniers) ont mis les Etats-Unis dans une posture de négociation très forte, avec des milliards de dollars et des emplois qui affluent dans notre pays - et en plus l'augmentation des coûts a été quasiment indécelable. Si les pays ne passent pas des accords équitables avec nous, ils seront 'tariffés!'", a menacé le président américain lundi matin.

M. Kudlow, qui s'exprimait devant le Club économique de New York, a toutefois assuré que les Etats-Unis étaient ouverts au dialogue, "à tout moment", tout en soulignant que la Chine devait accepter quelques concessions.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche début 2017, Donald Trump a déclenché une offensive commerciale tous azimuts, exigeant de Pékin qu'il réduise de 200 milliards le déficit commercial américain.

Le tweet matinal du président fait suite à des informations selon lesquelles l'administration pourrait annoncer dès lundi des taxes de 10% sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises supplémentaires.

Ce retour à une taxe de 10% pourrait être vu comme un geste d'ouverture --tout relatif-- le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin ayant, de son côté, contacté ses homologues chinois pour reprendre des négociations commerciales et essayer de trouver un terrain d'entente.

Le président Trump avait en effet demandé en août au Représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer d'étudier la possibilité d'imposer une taxe punitive de 25% sur ces produits plutôt que seulement 10%.

Outre les tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium de respectivement 25% et 10%, qui ne concernent pas que la Chine, Washington a déjà taxé à hauteur de 25% quelque 50 milliards de dollars de produits chinois.

Outre son combat contre le déficit commercial qu'il abhorre, le président américain avait souligné que ces tarifs douaniers étaient aussi destinés à forcer la Chine à mieux respecter les droits de propriété intellectuelle.

Il a aussi même menacé à deux reprises de taxer la totalité des plus de 505 milliards de dollars d'importations chinoises.

Pour lui, les Etats-Unis sont en position de force grâce à une croissance très dynamique par rapport à une économie chinoise qu'il juge plus fragile.

"Si les Etats-Unis adoptent de nouvelles mesures sur les droits de douane, la Chine n'aura d'autre choix que de prendre des mesures de rétorsion pour défendre ses droits et intérêts légitimes", a martelé lundi Geng Shuang, porte-parole de la diplomatie chinoise.

Une position qu'avait déjà exprimée à plusieurs reprises le ministère chinois du Commerce.

Pékin a d'ailleurs déjà infligé des taxes de 25% sur 50 milliards de marchandises américaines notamment agricoles.

"Une escalade du conflit commercial ne servirait les intérêts de personne", a une nouvelle fois martelé M. Geng, s'exprimant lors d'une conférence de presse régulière.

"Nous avons toujours cru que des négociations sur un pied d'égalité, se déroulant de bonne foi, représentaient l'unique solution appropriée pour sortir des différends commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis", a-t-il plaidé.

La guerre commerciale menée tous azimuts par Donald Trump ne semble pour l'heure pas avoir d'effet important sur la première économie du monde qui tourne à plein régime.

Toutefois, les mesures de rétorsion ciblées des partenaires commerciaux des Etats-Unis se font sentir dans certaines régions et dans certains secteurs d'activités.

La semaine dernière plus de 80 groupes de pression des secteurs agricole, industriel, technologique, des services et de la distribution avaient annoncé le lancement d'une vaste campagne pour dénoncer la politique protectionniste de Donald Trump.

La banque centrale américaine a elle aussi noté un premier impact sur les investissements aux Etats-Unis et mis en garde à plusieurs reprises qu'une guerre commerciale représentait pour l'heure la plus grande menace pour l'expansion économique.

Avec AFP

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