Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Trump attaque l'ex-ambassadrice à Kiev, qui réplique en direct depuis le Congrès


L'ex-ambassadrice américaine à Kiev, Marie Yovanovitch
L'ex-ambassadrice américaine à Kiev, Marie Yovanovitch

Une passe d'armes à distance, mais en direct, a opposé vendredi Donald Trump et l'ex-ambassadrice américaine à Kiev, qu'il a attaquée au moment même où elle était entendue au Congrès dans l'enquête en destitution qui le menace.

"Partout où Marie Yovanovitch est passée, les choses ont mal tourné", a tweeté le président américain en référence à la diplomate qu'il avait brusquement rappelée à Washington en mai.

"Elle a débuté en Somalie, et regardez comment ça s'est terminé", a-t-il ajouté en référence à ce pays de la Corne de l'Afrique plongé dans le chaos depuis 1991.

"Un président américain a un droit absolu de nommer les ambassadeurs", a-t-il encore écrit, en assurant avoir "une politique étrangère très forte et puissante, très différente de celles des administrations précédentes".

Peu après, l'élu démocrate Adam Schiff, en charge de l'enquête visant Donald Trump, a lu ces messages à Mme Yovanovitch alors même qu'elle était interrogée à la Chambre des représentants, lors d'une audience retransmise en direct à la télévision.

Ces attaques sont "très intimidantes", a commenté la diplomate en défendant son bilan.

"Je ne crois pas avoir de tels pouvoirs, ni à Mogadiscio en Somalie, ni ailleurs. Et je pense qu'au cours des années, j'ai plutôt amélioré les choses pour les Etats-Unis et les pays où j'étais en poste", a-t-elle ajouté, stoïque.

"Je veux que vous sachiez, ambassadrice, que certains d'entre nous ici prenons très au sérieux l'intimidation de témoins", a conclu M. Schiff, laissant entendre que ce chef pourrait aller étayer un éventuel dossier de mise en accusation, "impeachment", contre Donald Trump à la Chambre basse.

Il s'agit "d'une intimidation de témoins en direct de la part du président des Etats-Unis", a-t-il martelé ensuite dans les couloirs du Congrès.

"Nous prenons ce type d'intimidation de témoins et d'entrave à l'enquête très au sérieux", a-t-il ajouté en dénonçant la "campagne de dénigrement" et les "attaques" qui avaient visé la diplomate lorsqu'elle était en poste.

Au journaliste qui lui demandait si cela pouvait constituer un chef d'accusation, il n'a pas répondu.

Les démocrates contrôlent la majorité à la Chambre des représentants, qui est chargée dans une procédure de destitution de voter la mise en accusation.

Il reviendrait ensuite au Sénat, actuellement contrôlé par les républicains, de mener le procès. Compte-tenu du fort soutien sur lequel peut compter Donald Trump au sein de son parti, il apparaît peu probable qu'il soit destitué.

XS
SM
MD
LG