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Trois employés du secteur pétrolier enlevés par des rebelles au Soudan du Sud


Des motos s’alignent pendant des heures pour s’approvisionner en essence dans une station à Juba, Soudan du sud, 10 mai 2016.
Des motos s’alignent pendant des heures pour s’approvisionner en essence dans une station à Juba, Soudan du sud, 10 mai 2016.

Le gouvernement sud-soudanais a accusé les rebelles de l'ex-vice président Riek Machar d'avoir enlevé dimanche trois employés du secteur pétrolier, un Pakistanais et deux Sud-Soudanais, dans l'Etat du Haut-Nil (Upper Nile, Nord).

Selon le ministre de l'Information du président Salva Kiir, Michael Makuei, six rebelles appartenant au mouvement de Riek Machar se sont introduits dimanche dans les champs pétroliers de Paloich, exploités par le consortium sino-malaisien Petrodar. Ils y ont "intercepté quatre" personnes "venues sur le site pour vérifier les puits de pétrole".

"L'un d'eux était un policier, les trois autres, un chauffeur et deux techniciens", a affirmé M. Makuei à l'AFP.

"Les rebelles ont tué le policier et emmenés les autres comme otages" a assuré le ministre, précisant qu'un des techniciens était un ressortissant pakistanais et que les trois autres étaient des Sud-Soudanais.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du mouvement de Riek Machar, le lieutenant colonel Paul Lam Gabriel a indiqué que le chauffeur et les deux techniciens avaient été "arrêtés" et qu'ils étaient "sous la garde" des rebelles.

Le porte-parole a justifié ces "arrestations" en expliquant que l'argent de l'exploitation pétrolière au Soudan du Sud continuait d'alimenter le conflit.

"Nous n'encourageons pas les travailleurs du secteur pétrolier à continuer de travailler, de pomper le pétrole" parce que l'argent "permet (au gouvernement) d'acheter des munitions plutôt que d'aider la population", a-t-il déclaré.

Cet incident intervient une semaine après l'enlèvement de deux Indiens également employés du secteur pétrolier, toujours dans le nord du pays.

"Les rebelles veulent montrer qu'ils sont capables de fermer des champs pétroliers. Mais le gouvernement du Soudan du Sud ne le tolèrera pas", a déclaré le ministre de l'Information.

"Il ne faudra pas être surpris lorsque nous agirons contre eux, où qu'ils se trouvent", a-t-il mis en garde.

En 2011, année de son accession à l'indépendance, le Soudan du Sud tirait 98% de ses recettes du pétrole. Mais la guerre civile a entraîné une chute de la production de plus de la moitié, à environ 130.000 barils par jour.

Le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile dévastatrice, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Le conflit, marqué par de nombreuses atrocités et massacres sur des lignes ethniques, oppose notamment les troupes du président Salva Kiir, un Dinka, à celles de Riek Machar, un Nuer.

Selon un récent rapport de l'ONU, le gouvernement de Salva Kiir dépense une grosse partie de ses revenus tirés du pétrole dans l'achat d'armes alors que le pays est confronté à une famine largement causée par les opérations militaires ordonnées par Juba.

Avec AFP

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