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Togo : les promesses d’Equiano, le câble sous-marin de Google


Une femme fait des copies au bureau de l'intelligence artificielle de Google (IA) à Accra au Ghana, le 10 avril 2019. C'est le premier centre d'IA établi en Afrique par Google. (Photo AFP/ CRISTINA ALDEHUELA)
Une femme fait des copies au bureau de l'intelligence artificielle de Google (IA) à Accra au Ghana, le 10 avril 2019. C'est le premier centre d'IA établi en Afrique par Google. (Photo AFP/ CRISTINA ALDEHUELA)

Lomé accueille le dernier outil de raccordement Internet du géant américain du web. Un acte fondateur pour le destin numérique de ce pays qui souffre encore d’une connexion à la fois peu fiable et coûteuse.

Le port de Lomé a abrité, vendredi 18 mars, un événement historique, en présence du président Faure Gnassingbé : l’arrivée sur le territoire togolais du premier câble sous-marin de Google destiné à la connectivité internet via la fibre optique en Afrique.

Baptisée Equiano du nom de l’ancien écrivain et abolitionniste nigérian, cette infrastructure de pointe est le dernier des 47 milliards de dollars d’investissements de la filiale d’Alphabet afin de connecter la planète. Annoncée en 2019, son itinéraire commence au Portugal pour s’échouer en Afrique du Sud; Soit neuf pays africains à connecter.

Destination privilégiée

La firme californienne avait prévu de commencer l’installation du câble par Lagos. Mais c’était avant que le Togo ne ravisse la vedette au géant nigérian, devenant ainsi sa première destination africaine; grâce notamment à la vision de l’État togolais en matière du numérique. Le pays dispose en effet depuis 2020, d’un plan stratégique dénommé "Togo Digital 2025". En ligne de mire, deux objectifs majeurs : digitaliser l’administration publique et stimuler l’économie nationale à partir du numérique.

Plusieurs services de l’État, dont le Trésor public, la douane et les hôpitaux entre autres, sont ainsi en cours de digitalisation. Par ailleurs, le pays bénéficie de l’existence d’une agence gouvernementale entièrement dédiée à ce processus.

Le pays a également vu éclore plusieurs startups et solutions numériques destinées à faciliter la vie aux populations ces derniers mois. Le plus célèbre est le PassCovidTG, certificat numérique de vaccination contre la pandémie, lancé fin 2021 et reconnu par l’Union européenne. Une première pour une nation d’Afrique subsaharienne.

Capital du haut débit

Mais certains goulots d’étranglement persistants rendent ces efforts de l’État peu perceptibles par une large partie de la population. C’est le cas de la connexion internet seulement accessible à 23% des huit millions de Togolais en 2020, selon l'Union internationale des télécommunications (UIT).

Et cette connexion encore largement dominée par la 3G, donc de moindre qualité, se paie à un coût prohibitif de 8,4 dollars le giga de données mobiles, à en croire l’Alliance for Affordable Internet. Soit 3,4 dollars de plus que le prix moyen en Afrique et 15% du revenu mensuel brut au Togo.

Autant d’indications favorisant la fracture numérique qu’Equiano, aidé du câble déjà existant dans le pays, la West Africa Cable System, devrait corriger. Ceci grâce à son coût d’installation réduit et ses capacités plus développées que les autres infrastructures du même type, l’équipement de Google va booster la connectivité du Togo.

Il promet notamment d’augmenter le taux de pénétration internet de 5,1 points d’ici 2025, avec une bande passante 20 fois supérieure. De quoi en rajouter à la productivité économique de tout le pays et faire de Lomé, l’une des capitales africaines du haut débit. Le mastodonte américain du net prévoit par ailleurs de générer plus de 36 000 emplois avec l’entrée en fonction de son câble.

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